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LES MATHÉMATIQUE MEDIEVALES
ET CLASSIQUES
Elles se développèrent à travers une période rupturielle, suivie d’une
stase civilisationnelle, puis d’une Renaissance culturelle essaimant à partir
de l'Europe. Au début de ce puissant mouvement historique, en Orient,
même le réputé précepteur grec Pappos, qui enseignait les mathématiques
et l’astronomie à Alexandrie au 4 siècle, et qui avait écrit en 360 le Syna-
ème
gogué, une collection mathématique qui retraçait la progression des grands
classiques hellénistiques, ne pouvait pas imaginer qu’il allait être témoin
d'une forte rupture civilisationnelle. Un bouleversement des valeurs et des
savoirs allait pourtant découler de graves troubles socio-politiques, causés à
la fois par la chute déjà amorcée de l’empire romain, et par l’expansion tu-
multueuse de la religiosité abrahamique. Au point qu’à Alexandrie, la cé-
lèbre femme philosophe Hypatie (370-415), fille de Théon d’Alexandrie,
allait finir assassinée par un groupe de chrétiens hostiles à son savoir païen.
Pour mieux situer cette hostilité, il faut savoir qu’en 390 l’évêque Théo-
phile avait ordonné la destruction d’une partie des volumes de la biblio-
thèque d’Alexandrie, non conformes aux dogmes chrétiens. Ce qui restait
fut brûlé durant la prise de la ville par les musulmans, en 640. Huit ans plus
tôt, le prophète Mahomet mourait. Il avait été l’inspirateur d’un ultime cou-
rant abrahamique, l’islam, qui allait créer un empire théocratique étendu de
l’Atlantique jusqu’à l’océan Indien, avec le développement induit d’une
nouvelle culture sémitique de langue arabe.
Et comme par une singulière facétie de l’histoire, tandis que le monde
occidental médiéval se détournait temporairement de l’étude des mathéma-
tiques, le monde arabo-musulman montrait un intérêt accru pour cette
science. Les mathématiques arabes se développèrent à partir du 8 siècle,
ème
en s’appuyant sur les connaissances des Grecs, mais également sur les ves-
tiges d'anciennes traditions mathématiques avec laquelle les Arabes furent
en contact, en Perse, en Syrie, et en Inde. Comme dans d'autres peuples, la
connaissance des mathématiques était considérée par les Arabes anciens
comme importante dans l’éducation de leurs élites intellectuelles.
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