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Dans son ouvrage Arithmétiques, composé de douze livres, il énonçait
          dans un langage cohérent un vaste ensemble de connaissances, dont nous
          savons qu’il remontait pour partie aux cultures babylonienne et égyptienne.
          Diophante identifiait certains types de problèmes de façon abstraite, puis
          il y expliquait au moyen de données numériques plus concrètes l’applica-
          tion pratique de sa méthode. Dans les six premiers livres qui ont été pré-
          servés et transmis, 189 problèmes exemplaires étaient énoncés et résolus.
             Dans chaque problème, on cherchait un nombre déterminé, celui que
          nous appellerions aujourd’hui une inconnue, mais que Diophante appe-
          lait arithmos (nombre), et qu’il représentait symboliquement avec un S.
          Il  attribuait  des  noms  et  des  symboles  aux  puissances  de  l’inconnue,
          jusqu’à la sixième. Le fait qu’il considérait les puissances supérieures à
          trois confirme que son intérêt pour les nombres allait au-delà de la géo-
          métrie. L’introduction d’abréviations et de symboles destinés à mieux re-
          présenter les problèmes arithmétiques est une tendance qui continuera
          ensuite à se développer, et qui mènera à la création de méthodes algé-
          briques conçues pour résoudre des équations de plus en plus complexes.
             Diophante utilisait le système attique de numération, fondé sur les 24
          lettres de l’alphabet grec, et non positionnel, dans lequel les opérations
          étaient plutôt compliquées (en effet, les Grecs se servaient de l’abaque,
          un instrument qui continua à être utilisé dans l’Empire romain et jusqu’en
          Europe  médiévale).  En  1972, on a  découvert  en  Iran une  traduction
          arabe de quatre autres livres de l’œuvre de Diophante, qui ont fait l’objet
          d’études approfondies de la part d’historiens des mathématiques.

             Enfin, au-delà du domaine philosophique et mathématique, la culture
          grecque ancienne contribuait aussi à l’essor de l’astronomie et de la géo-
          graphie. La vision grecque du monde physique étant associée à des re-
          présentations de figures géométriques invariantes, les pythagoriciens, et
          Platon, soutenaient que le mouvement du Soleil, de la Lune et de tous les
          corps  célestes,  était  circulaire  et  uniforme,  le  considérant  comme  un
          mouvement parfait, différent de celui qui était observable dans les objets
          du monde dit sublunaire (terrestre).

             Eudoxe de Cnide, s’inspirant de cette idée, construisit un modèle géo-
          métrique de l’Univers formé de sphères concentriques autour de la Terre,
          la dernière sphère étant celle des étoiles fixes. Pour tenter d’expliquer les
          mouvements observables des astres, son modèle était enrichi par l’ajout
          d’autres sphères concentriques qui tournaient selon des périodes diffé-
          rentes et autour d’axes différents.



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