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À l’époque grecque classique, la géométrie était déjà considérée comme
               un savoir mathématique noble. Parmi les philosophes mathématiciens of-
               ficiant au musée d’Alexandrie, on peut notamment distinguer Apollonios
               de Rhodes (295-215 avJC), qui enseignait également à Pergame, autre im-
               portant centre culturel de cette période. Apollonios a écrit un traité sur les
               sections coniques, c’est-à-dire sur l’ellipse, l’hyperbole et la parabole, fi-
               gures qui résultaient de l’intersection d’un cône avec un plan, et qui avaient
               déjà été étudiées par d'autres mathématiciens grecs.
                 D’une manière générale, on a pu pourtant remarquer que pendant la pé-
               riode hellénistique (du 4  siècle avJC au 4  siècle de l’ère suivante) l’intérêt
                                  ème
                                                 ème
               pour les systèmes à dominante philosophique avait progressivement dimi-
               nué, tandis que l’attention se portait peu à peu sur des aspects plus pratiques
               de la connaissance. Au cours de cette période, s'est développée particulière-
               ment l’étude de la mécanique, de l’optique, de l’astronomie, et même de la
               logistique (qui était alors l’art des comptes et des raisonnements liés).
                 Archimède de Syracuse (287-212 avJC) est représentatif de cette pé-
               riode. Il naquit et vécut à Syracuse, une ville florissante et concurrente de
               Rome, qui commençait à s’imposer dans la Méditerranée. Archimède était
               attiré autant par les inventions techniques que par les mathématiques. Il
               fut en contact avec des savants du musée d’Alexandrie, en particulier son
               directeur, Ératosthène de Cyrène, célèbre pour ses études de géographie.
               De nombreuses légendes ont été rapportées sur Archimède, notamment
               à propos des machines qu’il avait construites pour la défense de Syracuse
               contre les Romains, machines qui appliquaient le principe du levier, ou
               qui étaient munies de grands miroirs concaves destinés à mettre le feu aux
               navires romains (on lui attribue aussi par ailleurs, mais c’est controversé,
               la paternité de la machine à calculer d’Anticythère).
                 Archimède écrivit des traités sur l’équilibre des figures, et sur les corps
               flottants. Il s’occupa également de la mesure d’aires, et de volumes de
               figures aux contours curvilignes. Dans ses réflexions sur la géométrie, il
               s’aidait des idées intuitives de la statique, même si après l’obtention des
               résultats, il les rédigeait selon les lois du raisonnement déductif géomé-
               trique de l’époque. Archimède avait décrit cette façon de travailler dans
               un ouvrage intitulé La Méthode, en hommage à Ératosthène.
                 Par la suite, au 1  siècle, Alexandrie abrita d’autres savants, notamment
                               er
               Héron, qui s’intéressait lui aussi à la géométrie et à la mécanique pratique,
               ainsi qu’à la conception de machines militaires. Et au 3  siècle, Diophante
                                                           ème
               (200-284) y écrivit des formules renommées de calcul et de logistique.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      319
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