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À cela s’ajouta, au 2 ème  siècle avJC, une nouvelle influence de l’astro-
               nomie babylonienne, d’orientation numérique, qui utilisait une arithmé-
               tique  sexagésimale,  plus  maniable  dans  des  applications  pratiques.  Et
               pour sa part, en vue d’obtenir les mesures des cercles dans les modèles
               géométriques, utiles aux observations astronomiques, Hipparque de Ni-
               cée (190-120 avJC) avait créé un tableau de longueurs approchées des
               cordes, initiant ainsi ce qui allait devenir la trigonométrie.
                 Des études de géométrie sphérique et d’autres méthodes de représen-
               tation dans un plan permirent ensuite à Claude Ptolémée (90-170) de par-
               venir à un modèle astronomique particulièrement avancé pour son époque.
               Claude Ptolémée avait optimisé les procédés d’approximation connus, et il
               avait émis d’intéressantes considérations sur les erreurs, et sur leur prise en
               compte compensée dans les opérations. En outre, des dispositifs ingénieux
               de calcul, tels que celui de la machine d’Anticythère, permettaient de pré-
               voir précisément les positions des corps célestes visibles.
                 Au niveau historique, comme nous l'avons vu dans l'exposé précédent,,
               grâce à tous ces apports, siècle après siècle, les Grecs anciens avaient conçu
               et développé des mathématiques, tant théoriques que pratiques, qui devin-
               rent un fonds culturel transnational, relayé et partagé dans l’ensemble des
               sociétés occidentales, notamment depuis leurs colonies méditerranéennes,
               puis au fur et à mesure de l’expansion de l’Empire romain, et finalement
               exporté dans le reste du monde à partir du 15  siècle, au cours de l’expan-
                                                    ème
               sion colonisatrice européenne.
                 Globalement, l’Empire romain a constitué un puissant intermédiaire de
               transmission des savoirs philosophiques et mathématiques hellénistiques,
               même si culturellement, les Romains ne s’intéressaient pas autant que les
               Grecs aux études mathématiques de haut niveau. Sous la tutelle de Rome,
               l’activité mathématique d’inspiration grecque avait surtout continué à briller
               à Alexandrie, jusqu’à ce que le 4  siècle signe à la fois le début du déclin
                                         ème
               de l’Empire romain, et la fin de l’âge d’or culturel hellénistique.
                 Une longue période médiévale d’environ mille ans allait s’ensuivre sur
               les ruines de cet empire, dans toute sa zone d’influence occidentale. Mais
               ses parties orientales ont pu assurer un relai et une préservation des princi-
               paux savoirs anciens pendant cette période, jusqu'au puissant redémarrage
               culturel de la Renaissance européenne, dont les effets se sont fait ressentir
               de nouveau jusque dans les contrées les plus lointaines, y compris en Orient.





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