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LES MATHÉMATIQUES ANTIQUES





                    Le philosophe et mathématicien Thalès (625-547 avJC) vivait à Milet,
               une puissante ville commerçante grecque d’Asie Mineure, pendant la pé-
               riode qui précéda la démocratie athénienne. Il fut le principal fondateur de
               l’école  Ionienne, suivi par ses premiers disciples Anaximandre  (610-546
               avJC) et Anaximène (585-525 avJC). On lui attribue plusieurs contributions
               importantes de géométrie, notamment un fameux théorème éponyme, se-
               lon lequel l’angle inscrit dans une demi-circonférence est toujours droit. Il
               aurait proposé aussi une manière de mesurer la distance d’un navire à la
               côte, en appliquant un principe selon lequel deux triangles ayant un côté
               égal adjacent à deux angles égaux sont isométriques. On a relaté également,
               (même s’il semble que cela soit inexact) qu’il suscita l’étonnement de ses
               concitoyens en prévoyant une éclipse de Soleil observée en 585 avJC.
                 Cependant, dans un référentiel plus global, les sources des mathéma-
               tiques grecques précédant l’époque alexandrine (c’est-à-dire antérieures au
               3  siècle avJC.)  restent incomplètes,  car  reposant sur peu d’écrits.  La
                ème
               source la plus importante a été écrite plusieurs siècles après l’activité de
               Thalès, dans un ouvrage concernant l’histoire des mathématiques, rédigé
               par un disciple d’Aristote, Eudème de Rhodes (370-300 avJC).
                 Un autre grand nom, enveloppé lui aussi de zones d’ombre, de cette
               première période des mathématiques grecques, est celui de Pythagore (580-
               495 avJC), l’un des disciples de Thalès. Fuyant la tyrannie de Polycrate à
               Samos, il émigra vers 530 avJC à Crotone, une colonie grecque de l’Italie
               méridionale, où il attira à son tour de nombreux disciples. Jusqu’à la fin du
               5  siècle avJC, ceux-ci ont formé une quasi-secte à la fois religieuse, phi-
                ème
               losophique, et politique, régie par une vie austère et disciplinée, commu-
               nautaire, où l’on partageait les biens tout en se consacrant à la philosophie,
               et à des rites ésotériques. Les nombres jouaient un rôle essentiel dans les
               conceptions des premiers pythagoriciens.





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