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On y trouve surtout des problèmes pratiques, mais certains aussi de type
          ludique, comme celui du chien qui poursuit un lapin. L'âge d’or des mathé-
          matiques chinoises s’étendit sur la période allant de la chute de la dynastie
          Song jusqu’au début de la dynastie mongole Yuan, au 13  siècle.
                                                        ème
             En Inde, les premiers textes traitant de questions mathématiques, au
          cours du 1  millénaire avJC, avaient été les Sulbasutras des Védas, dans
                   er
          lesquels était expliquée la technique de construction des autels pour les
          sacrifices de tradition védique. Selon la prescription religieuse en vigueur
          (qui rappelle aussi les conditions de dessin des Malekulas), il fallait cons-
          truire des autels de différentes formes, mais ayant la même aire. L’autel
          se  composait  de  cinq  couches,  chacune  comprenant 200 briques,  qui
          étaient disposées de façon que les interstices verticaux entre les briques
          de couches successives ne coïncident pas.
             Ces exigences relevant à la fois de la théologie et de la maçonnerie
          pratique donnèrent lieu au développement de calculs sophistiqués et de
          procédures géométriques, pour  calculer par  exemple la diagonale d’un
          carré, ou pour transformer des figures sans en modifier l’aire, comme la
          transformation d’un carré en cercle ou d’un cercle en carré (ce qui est
          appelé en mathématiques la quadrature du cercle). Dans ces traités, on
          trouvait l’équivalent du théorème de Pythagore (580-495 avJC), présenté
          sous la forme d’une règle utilisant des triplets de type pythagoricien, c’est-
          à-dire des groupes de trois nombres permettant de vérifier le théorème de
          Pythagore, par exemple, 3, 4, 5, ou bien 5, 12, 13.
             Le contexte culturel indien ancien, principalement védique, était natu-
          rellement  favorable  aux  mathématiques.  On  y  considérait  la  capacité  à
          compter comme un atout important dans l’éducation, ce qui a contribué à
          développer le système de numération décimale positionnelle, qui permet-
          tait d’écrire des nombres ayant jusqu’à 18 chiffres, et qui utilisait le zéro.
             Cela  permettait  de mobiliser une grande  capacité  de  calcul, autant
          pour traiter les nombres que pour calculer des quantités inconnues (ce
          qui sera appelé plus tard algèbre). Dans la tradition indienne, les mathé-
          matiques se rattachaient à la science astrale (jyotihsastra), formée de trois
          branches : les mathématiques (ganita ou tantra), l’astrologie, et la divina-
          tion. La première branche comprenait l’astronomie, l’étude du calendrier
          et les mathématiques à proprement parler. Les Siddhanta, ouvrages d’as-
          tronomie écrits en vers et en sanskrit, contenaient des chapitres spéci-
          fiques concernant les mathématiques. Parmi les auteurs les plus impor-
          tants, on retient surtout Aryabhata (476-550) et Brahmagupta (598-670).



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