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Dans la période qui a suivi la fin de l’Empire assyrien (6  siècle avJC),
                                                               ème
               des prêtres-astrologues babyloniens développèrent une astronomie plané-
               taire sophistiquée. On ne connait pas précisément les concepts et les cal-
               culs qui fondaient leur vision des événements astronomiques, même s’il
               semble qu’ils étaient moins développés que leurs raisonnements arithmé-
               tiques. Mais en compilant de longues séquences d’observations, en utilisant
               leurs connaissances des progressions arithmétiques et des règles de pro-
               portionnalité, et en ayant recours à des tables complexes, ils étaient pour-
               tant capables de prévoir, avec une précision assez remarquable, les posi-
               tions de la Lune, du Soleil et des planètes, et jusqu'à des éclipses.
                 Des  découvertes  archéologiques  relatives  aux  mathématiques  égyp-
               tiennes  antiques  révélèrent  elles  aussi  d’intéressantes  notations  numé-
               riques,  retrouvées  dans  certains papyrus,  comme le  célèbre papyrus de
               Rhind. Là, le système de numération se fondait sur une base dix, non po-
               sitionnelle,  et  les  fractions  utilisées  étaient  unitaires,  c’est-à-dire  ayant
               l’unité comme numérateur. Les scribes égyptiens développaient des procé-
               dures ingénieuses pour effectuer des opérations arithmétiques au moyen
               de ce système apparemment rudimentaire, et ils appliquaient des règles ef-
               ficaces de géométrie pratique au calcul d’aires.
                 L’historien grec Hérodote affirmait que de cette façon ils étaient ca-
               pables de redistribuer équitablement les champs à leurs exploitants après
               chaque inondation du Nil. Ils savaient aussi mesurer le volume et l’incli-
               naison de plans obliques, ce qu’ils appliquaient à la construction des py-
               ramides, et au calcul de la capacité des greniers. En outre, ils avaient re-
               cours à un instrument de reproduction dimensionnelle basé sur la pro-
               portionnalité, pour décorer notamment les murs de leurs édifices.

                 D’autres traditions mathématiques autonomes se développèrent dans
               d’autres espaces civilisationnels importants de l’Orient, tels que la civili-
               sation des fleuves Yangzi Jiang et Huang He, et celle de la vallée de l’In-
               dus. Les Chinois utilisaient un système de numération positionnelle de-
               puis le 14 ème  siècle avJC avec lequel ils développèrent progressivement
               leurs connaissances en géométrie et en astronomie. Le plus ancien texte
               mathématique chinois conservé a pour titre Jiuzhang suanshu (Prescrip-
               tions de calcul en neuf chapitres). Il fut écrit par un auteur inconnu, en
               chinois classique, dans la période Han (206-220 avJC) et il eut une grande
               influence. Il consiste en une collection de 246 problèmes, avec des solu-
               tions numériques correspondantes, et l’explication des règles permettant
               de les résoudre.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      307
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