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Son second résultat fut de corriger certaines théories médicales alors en
usage. Enfin, il conféra, pour la première fois, un caractère généralisable aux
différents types de réactions chimiques. À côté de cette œuvre, qui faisait de
Paracelse l’un des premiers chimistes modernes, il promouvait une théorie
chimique moins moderne, mais pas banale : la théorie de la tria prima.
Dans cette théorie, Paracelse modifiait par exemple la conception alchi-
mique dualiste du mercure-soufre, qui était "esprit et âme, et liquide et gaz",
en ajoutant un nouvel ingrédient, le sel, en corps solide. Alors que le soufre
représentait le principe inflammable, c’est-à-dire l’âme, et que le mercure re-
présentait l’eau, c’est-à-dire l’esprit, le sel représentait le corps matériel. Et
quand il parlait de soufre, de mercure et de sel, Paracelse se référait à des
principes abstraits d’inflammabilité, de vaporisation, et de solidification.
Ainsi, quand brûlait un morceau de bois, Paracelse soutenait que ce qui
brûlait était soufre, ce qui se vaporisait était mercure, et ce qui devenait
cendre était sel. Sa théorie semblait assez bien expliquer ce qui arrivait dans
la distillation et dans la combustion, mais ses écrits restaient encombrés de
concepts mystiques et de termes ésotériques. Ses idées suscitaient donc de
fortes polémiques, au point que ses textes ne pourront être publiés, à titre
posthume, qu’après 1560. Mais malgré sa théorie et son mysticisme ambigus,
c’est pourtant la méthode de laboratoire utilisée par Paracelse qui a accéléré
le développement, au 17 siècle, de la nouvelle science chimique.
ème
En 1610, le pharmacien français Jean Beguin publia un livre, Tyroci-
nium Chimicum, dans lequel il distinguait trois façons différentes d’obser-
ver scientifiquement les faits naturels : celle des physiciens, celle des mé-
decins, et celle des chimistes. Tout en réaffirmant la validité de la mé-
thode rationnelle proposée par Paracelse, et développée au cours des an-
nées précédentes par Andreas Libau (alias Libavius), Beguin proposait
aussi une définition de l’objet de la chimie, en tant que science encore en
construction, mais tendant de plus en plus à devenir autonome.
La chimie était un art, soutenait Beguin, qui enseignait à dissoudre les
mixtures naturelles, et à les coaguler, pour en faire notamment des médica-
ments plus agréables, plus efficaces, et plus sûrs. Son objet était le mélange
et le composé, non en tant que tels, parce que sous cet angle cela relevait de
la physique, mais en tant que produits solubles et susceptibles d’être prépa-
rés d’une manière rationnelle. Poursuivant dans ce sens, un problème ma-
jeur de toute science étant de bien faire partager ses principes, il souhaitait
que les physiciens et les médecins comprennent que les chimistes ne les
dérangeaient pas quand ils établissaient leurs propres principes.
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