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Le deuxième, l’eugénisme positif, tendait à faire augmenter au sein d’une
population la fréquence des gènes considérés comme positifs, en favorisant
les unions entre des porteurs de bons gènes.
Or, dans ces programmes, la génétique médicale a pu servir aussi à jus-
tifier des valeurs sociales, voire des pratiques socio-politiques, abusivement
discriminantes. Compte-tenu de l’expérience contestée du darwinisme so-
cial de la fin du 19 siècle, la communauté scientifique, craignant des abus
ème
de la théorie évolutive, ne pouvait plus accepter de fournir des justifications
biologiques aux inégalités sociales. Dans la plupart des milieux scientifiques,
l’opposition au mouvement eugéniste augmenta donc progressivement,
après 1945, avec la prise de conscience de ces implications, ceci atteignant
son apogée quand on commença à savoir qu’un eugénisme excessif avait
été appliqué dans l’Allemagne nazie. Dans ces conditions, les positions eu-
génistes ont perdu une partie de leur consensus socio-politique.
Par choix éthique, des généticiens ont alors publié de manière plus
neutre, par exemple, sur les caractères phénotypiques comme la couleur des
yeux ou les dimensions corporelles, qui pouvaient être déterminées par un
nombre élevé de gènes différents. Et ils ont montré, au moyen de modèles
mathématiques, que l’élimination d’un gène récessif hors du patrimoine gé-
nétique d’une population était un processus très lent (plusieurs milliers d’an-
nées), que de fortes pressions artificielles n’accélérait pas. Grâce à cette pru-
dence, le déclin du mouvement eugéniste n’a pas effacé tous les principes
sur lesquels il se fondait, en particulier la possibilité d’intervenir sur le patri-
moine humain dans l’intérêt général, pour améliorer les conditions sanitaires,
et les perspectives de préservation des générations futures.
Cette parenthèse eugéniste n’a donc finalement pas empêché la géné-
tique de progresser dans d’autres domaines moins polémiques. Dans la
deuxième moitié des années 1960, des progrès importants furent notam-
ment accomplis pour les études génétiques de certains organites, les mi-
tochondries et les chloroplastes. On a pu démontrer que dans tous les
organismes, les mitochondries possédaient un ADN propre qui s’auto-
reproduisait, et qui était doté d’une information génétique propre.
C'étaient donc des parasites, mais symbiotiques et utiles, qui optimisaient
les performances cellulaires dans l’intérêt général. Des observations ana-
logues étaient faites sur la structure et la fonction des chloroplastes, et on a
même pu établir une analogie structurelle entre l’ADN des chloroplastes et
celui des algues bleues, organismes procaryotes très primitifs dans lesquels le
matériel génétique de la cellule n’était pas délimité par une enveloppe.
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