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L’ANATOMIE
La connaissance anatomique a progressé en tenant compte de la façon
dont étaient constitués les organismes vivants, animaux et végétaux, tant au
niveau macroscopique que microscopique. Elle est devenue une science à
partir du 16 siècle, mais son histoire avait commencé bien avant, par ce
ème
qu’on a appelé l’anatomie fortuite, c’est-à-dire des observations plus ou moins
bien mémorisées et transmises, effectuées sur des animaux morts ou blessés.
En fait, l’anatomie et la chirurgie se sont développées souvent ensemble,
car elles se complétaient mutuellement. Les premières descriptions signifi-
catives connues d’anatomie humaine avaient été effectuées dans la Grèce
Antique, notamment par Alcméon de Crotone (6 siècle avJC), que beau-
ème
coup considèrent comme le père de l’anatomie, dans la mesure où il fut le
premier connu pour avoir opéré des dissections. Mais on peut citer aussi les
apports d’Empédocle d’Agrigente (6 siècle avJC), d’Anaxagore (499-428
ème
avJC), d’Hippocrate (460-377 avJC) et d’Aristote (384-322 avJC).
D’autres connaissances provinrent de l’école d’Alexandrie, entre 300 et
200 avJC, là où travaillaient Hérophile et Érasistrate qui, d’après certains
récits, avaient pratiqué la vivisection sur des centaines de prisonniers. Hé-
rophile fournit les premières descriptions du cerveau (qu’il considérait
comme le siège des facultés mentales), et des descriptions de l’appareil re-
producteur féminin, tandis qu’Érasistrate poursuivit des études sur le sys-
tème nerveux, distinguant le cerebrum, plus grand, du cerebellum, plus pe-
tit. Longtemps après, Galien de Pergame (129-200) résuma les connais-
sances de son époque dans le traité De anatomicis administrationibus.
Suivirent plusieurs siècles de stase conceptuelle et pratique, consécutifs
au déclin de l'empire romain. Puis des études recommencèrent au 13 ème
siècle en Europe post-romaine, où l’importance des connaissances en ana-
tomie se réaffirma, entre autres, par un édit de 1240 de l’Empereur Fré-
déric II, qui ne permettait l’exercice de la chirurgie qu’à ceux qui possé-
daient une préparation suffisante en anatomie, ce qui relevait du bon-sens.
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