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Des développements modernes des techniques de biologie moléculaire
ont eu aussi pour leur part des conséquences significatives sur l’analyse de
l’évolution de l’espèce, au point d’amener certains savants à préférer une
pratique d’anthropologie moléculaire (proposée par Emil Zuckerkandl en
1962) pour initier une nouvelle branche moderne de l’anthropologie.
Outre Zuckerkandl, on peut distinguer parmi les fondateurs de l’an-
thropologie moléculaire d’autres chercheurs américains comme Vincent
Sarich, Morris Goodman, et John Cronin. Et parmi les pionniers de ce
secteur, peut figurer également le néo-zélandais Allan Wilson (1934-1991),
auteur d’études importantes sur l’ADN mitochondrial et sur les relations
évolutives entre notre espèce et les singes anthropomorphes. D’autres re-
présentants notables de ce domaine ont travaillé eux aussi aux USA, tels
que Henry Harpending, Mark Stoneking et Alan Templeton.
Presque tous se sont accordés sur le fait qu’une bonne compréhension
de notre évolution doit tenir compte de l’ordre de mammifères auquel ap-
partient notre espèce, avec notamment une co-étude des primates proches.
Car la primatologie prend en considération des caractéristiques morpholo-
giques, physiologiques, génétiques, écologiques et comportementales de tous
les primates, dans le but d’en reconstruire l’histoire naturelle, et de définir
leur rôle dans les écosystèmes. Pourquoi nos proches cousins n’ont-ils pas
évolué comme nous ? Parmi les représentants les plus connus de ce secteur,
figurent l’anatomiste anglais Wilfrid E. Le Gros Clark (1896-1971), le suisse
Adolph Schultz (1891-1976) et l’américain George G. Simpson (1902-1984).
L’anthropologie a intégré encore d’autres domaines spécialisés avec
l’anthropologie légale et l’ergonomie. L’anthropologie légale, dont le déve-
loppement est dû principalement à des chercheurs tels que Larry Angel,
Milton Krogman et Mehmet Y. Yscan, est le domaine d’application de
l’anthropologie qui couvre l’analyse et l’interprétation de restes humains
anciens, presque comme s’il s’agissait d’une identification médico-légale.
En effet, certains de ces restes humains, principalement osseux et den-
taires, qui intéressent des études d’anthropologie, peuvent être soumis à
des examens, en grande partie connexes à la paléobiologie, pour identifier
des personnes qui ont pu être jadis victimes d’un meurtre ou d’un accident,
ce qui éclaire aussi les rapports sociaux de leur époque.
Et même jusqu’au cadre de l’ergonomie, qui a comme but d’étudier
et d’optimiser l’interface entre l’Homme et ses dispositifs technolo-
giques, des anthropologues ont pu là aussi offrir une contribution utile.
166 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL