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L’une des plus médiatisées a été la paléoanthropologie, qui en étudiant
               les fossiles des hominidés et leur datation, s’est efforcée de reconstruire
               les parcours évolutifs qui ont mené au détachement de la lignée humaine
               de celle des primates, d’une part, et à son évolution ultérieure, jusqu’à
               l’apparition de l’Homo sapiens, d’autre part.

                 Cette paléoanthropologie est un secteur dans lequel ont travaillé bon
               nombre de spécialistes, parmi lesquels on peut distinguer les experts sud-
               africains  Robert  Broom  (1866-1951)  et  Raymond  Dart  (1893-1988),
               l’américain  John  Napier  (1917-1987),  et  l’allemand  Franz  Weidenrich
               (1873-1948). Parmi les paléoanthropologues plus récents, citons aussi le
               sud-africain Philip Tobias, l’anglais Cristopher Stringer, le français Yves
               Coppens, les américains Tim White, Milford Wolpoff et Erik Trinkaus.
                 Pour pouvoir effectuer une reconstruction plus complète des phases
               évolutives de l’Humanité, il a été nécessaire de compléter l’étude des fossiles
               par l’étude des paléomilieux qui ont influé sur les caractéristiques biolo-
               giques et culturelles humaines, aspects auxquels se sont consacrées respec-
               tivement les études de paléoécologie et de paléoethnologie humaines. Parmi
               les spécialistes qui se sont distingués dans ce domaine, on trouve le français
               François Bordes (1919-1981), connu surtout pour ses travaux sur le Paléo-
               lithique moyen, et l’américain Lewis Binford (1931-2011), qui a insisté sur
               l’importance de l’étude du comportement reconstitué des groupes primitifs.
                 Une autre branche complémentaire notable a été la paléobiologie. En
               effet, à partir de l’Holocène, les squelettes humains que l’on a pu retrouver
               n’étaient plus isolés, mais regroupés dans des nécropoles qui pouvaient
               compter de quelques dizaines à plusieurs milliers d’individus. L’approche
               paléoanthropologique a pu alors passer le relai à la paléobiologie humaine
               (Skeletal Biology), dans le cadre de laquelle l’analyse n’était plus seulement
               de type paléontologique mais aussi populationniste et statistique.

                 Là, on a pu prendre en considération des indicateurs démographiques
               (détermination du sexe et de l’âge à la mort), et des indicateurs relatifs à
               l’état de santé (p.ex. stress nutritifs, et pathologies). Et on y a ajouté des
               caractères métriques et morphologiques du squelette et de la dentition,
               qui ont permis de mettre en évidence les pressions du milieu et d’expli-
               quer aussi bien un éventuel isolement que des rapports biologiques pou-
               vant même encore exister entre des populations contemporaines. La pa-
               léobiologie a attiré plusieurs spécialistes notables aux USA (tels que George
               Armelagos, Dennis Van Gerven, Alan Swedlund et Jane Buikstra).




               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      165
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