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Ils ont pu y éprouver des méthodes anthropométriques dans la re-
               cherche des critères morphologiques de détermination et d’analyse des
               dimensions, des formes, et de la constitution des objets et des dispositifs
               utilisés par l’Homme, incluant leurs conditions d’emploi et d'adaptation.
                 Enfin, à partir de la deuxième moitié du 20  siècle, l’étude des poly-
                                                      ème
               morphismes génétiques, et des instruments utilisables par la génétique des
               populations, ont ajouté un secteur complémentaire de recherche, désigné
               par certains chercheurs sous le nom d’anthropologie génétique ou anthro-
               pogénétique. Parmi les experts qui ont fourni là des contributions impor-
               tantes, on peut distinguer Luigi Cavalli Sforza, Masatoshi Nei, et Ranajit
               Chakraborty, lesquels ont développé et perfectionné des modèles théo-
               riques novateurs pour la génétique des populations. On a découvert en
               particulier l'influence de la suractivité du gène NOTCH2 sur le développe-
               ment du cortex cérébral, dès la phase embryonnaire, qui pourrait expliquer
               la mutation-séparation des humains depuis le tronc commun simiesque.
                 Plus largement, outre la prise en compte des variables génétiques, et en
               prenant aussi en compte d’autres variables biologiques, des chercheurs ont
               essayé d’interpréter les mécanismes qui déterminaient la variabilité adapta-
               tive socialisée de l’espèce humaine, avec une anthropobiologie des popula-
               tions, qui a étudié les transformations de la structure des populations grâce
               à l’analyse de données, recueillies notamment dans les registres d’état civil
               et paroissiaux.
                 Et finalement, avec tout cela, lorsque la distribution des indicateurs
               biologiques a pu être assez mise en rapport avec les facteurs environne-
               mentaux, puis sociétaux, on a caractérisé le domaine moderne de l’éco-
               logie humaine, où ont pu être analysés et projetés encore plus largement
               les rapports symbiotiques de co-développement entre l’Homme et son
               milieu, tant naturel que sociétal. Ce qui a rejoint alors, en l’enrichissant,
               le champ conceptuel et pratique de l’éco-humanisme, science et philoso-
               phie prospective majeure de la Maison humaine commune.

                 Pour mieux situer cet éco-humanisme et cette Maison humaine dans le
               cadre de notre biome global, nous allons continuer à explorer successive-
               ment, dans les chapitres suivants, l’anatomie et la physiologie du vivant
               connu, puis l’environnement chimique et physique grâce auquel il se déve-
               loppe, et de là, ses symbioses et ses synergies liées, pour mieux mettre en
               prospective  les  conditions  du  développement  adaptatif  conscientisé  de
               notre espèce.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      167
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