Page 57 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL               De la grande crise à la grande purge


               Pour résoudre les principaux litiges dans ce domaine, des dispositifs arbitraux
            supérieurs ont été institués à l'ONU; mais certains ont été corrompus. En cas de
            contradiction  d'une  décision  socio-politique  légitime  nationale  (y  compris  référen-
            daire) avec un cadre juridique international, il faut donc vérifier à chaque cas dans
            quelle mesure le droit supérieur -essentiellement positif - est lui-même suffisamment
            légitime, pertinent, et opposable à la décision nationale (ou fédérale) concernée.
               Car hors d'une situation exceptionnelle de violation réelle des droits fondamen-
            taux humains, des tribunaux nationaux compétents et indépendants, et/ou des pro-
            cessus référendaires citoyens, peuvent statuer souverainement, non seulement sur
            ce point, mais plus généralement sur la conformité des lois, des règlements publics,
            et des comportements sociétaux visés, vis-à-vis de la Constitution et des principes qui
            la fondent, et vis-à-vis les traités internationaux qui interfèrent, ceci restant subordon-
            né à l'intérêt général légitime de l'ensemble sociétal concerné au premier chef.
               Ainsi, dans chaque entité socio-politique souveraine, membre ou non d'une
            superstructure (union ou fédération), une majorité civique peut, de plein droit
            naturel, apprécier et décider après débat, sans avoir l'obligation de justifier ses
            choix au-delà, parce que son expression est quoi qu'il en soit la forme supé-
            rieure la plus légitime d'autodétermination, et de manifestation de la volonté de
            l'ensemble impliqué, qui n'a à se justifier devant aucune autorité ou structure
            étrangère, sous réserve évidemment du respect des principes protecteurs so-
            ciétaux fondamentaux humains et du droit international pertinent applicable.
                Dans ces conditions, un processus référendaire d'initiative citoyenne ne peut
            pas être préjugé discriminatoire ou liberticide contre telle ou telle minorité, au pré-
            texte notamment d'une tyrannie majoritaire dialectiquement supposée possible.
               Chaque minorité peut rester équitablement et légalement protégée, dans la me-
            sure de sa contribution positive au bien commun, à condition qu'elle n'agisse pas
            contre l'intérêt collectif et public de l'ensemble sociétal souverain impliqué. Sinon, elle
            n'est pas fondée à exiger une quelconque prise en compte favorable de ses intérêts
            particuliers, et elle peut être contrainte, y compris après référendum d'initiative ci-
            toyenne, à respecter l'intérêt général, ce qui, dans la plupart des cas, ne s'oppose pas
            au droit international applicable et à ses principes protecteurs fondamentaux.
               Tout ceci nécessite d'organiser et de garantir le plus en amont possible une pro-
            tection efficace des communautés légitimement constituées et reconnues, contre les
            agressions, spoliations, et perversions, des prédateurs sociétaux qui s'emploieraient
            notamment à les saper pour les piller et les asservir, et qui pour cela opposeraient
            artificiellement  des  groupes  socio-politiques.  Seule  une  démocratie  directe  bien
            construite et cohésive permet de corriger efficacement ces pathologies.



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