Page 62 - De la grande crise à la grande purge
P. 62

Marc CARL               De la grande crise à la grande purge

                 De son côté, la banque privée commune des Banques Centrales, la Banque
             des  Règlements  Internationaux  (BRI),  fief  des  ploutocrates  occidentaux,
             prenait en pension les  stocks d’or  nazis pillés dans  les  pays  occupés.  Les
             affaires restaient les affaires, et l’Europe s’entre-détruisait au profit des USA,
             qui devenaient mondialement dominants à moindre coût.
                Une autre arnaque monumentale a été celle des pétro-dollars, une opéra-
             tion par laquelle les plouto-impérialistes ont amené les dirigeants des USA à
             forcer  la  plupart  des  producteurs  et  des  consommateurs  de  pétrole  du
             monde à négocier ce pétrole en US-dollars. En même temps, à partir de
             1971, la Federal Reserve (Banque Centrale privée) a progressivement émis,
             en quantités toujours croissantes, sans garantie, et au cours qui lui conve-
             nait, de nouveaux dollars (il y a 30 fois plus de dollars en 2010 qu’en 1950).
                 Ce qui a contribué à enrichir artificiellement le commerce des USA, et à
             augmenter les moyens de cette Federal Reserve, qui a pu prêter d’autant
                                 plus à l’Etat US pour ses budgets publics, notam-
                                 ment militaires, sachant qu’un tel système quasi-
                                 mafieux  ne  pouvait  durer  que  par  une  menace
                                 crédible  d’intervention  armée.  De  nombreux
                                 coups de force des USA ont effectivement été liés
                                 au contrôle du commerce du pétrole et à la préé-
                                 minence connexe de l’US-dollar, les profits reve-
                                 nant d’une manière ou d’une autre à la ploutocra-
             tie privée, les dépenses et les pertes aux structures publiques impliquées.
                Dans ces conditions, la période la plus faste des plouto-impérialistes a été
             le dernier quart  du 20 ème   siècle, lorsqu’ils  ont finalement  réussi à  obliger
             encore plus d’Etats à abandonner leurs prérogatives d’intérêt public pour
             endetter artificiellement leurs budgets, en les soumettant au marché finan-
             cier privé international contrôlé principalement depuis les places boursières
             de New York et de Londres, ainsi que par des Banques Centrales privées, et
             par des organismes associés, tels que la BRI, le FMI, et la Banque Mondiale.
                 Cependant, dans la nature, les prédateurs et les parasites ne peuvent pas
             survivre en empêchant les populations ou les organismes ponctionnés de se
             régénérer, sinon tous succombent. Et c’est là, justement, un risque majeur
             de cette aventure, puisque les excès du pillage organisé des ressources pu-
             bliques, la mise en dépendance et l’affaiblissement de grands Etats, l’endet-
             tement généralisé croissant, la débauche de création monétaire fictive, ont
             abouti à la ruine des principales sociétés-supports, et à la faillite du système
             financier capitaliste libéral appuyé sur le dollar US, clé de voûte de l’édifice.
                                           62
   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67