Page 60 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL De la grande crise à la grande purge
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Depuis 1976, ces ploutocrates et les
gouvernants du nouveau "peuple élu biblique" autoproclamé des USA, n’ont
pas pu, malgré leur tentative de déstabilisation de 1989, empêcher la Chine
post-communiste de renforcer son économie. L’ascension de la devise chi-
noise yuan (garantie par des réserves croissantes en or) peut tôt ou tard lui
conférer un statut de monnaie de réserve majeure, accentuant encore la
régression de l’économie américaine et de son dollar dévalorisé.
Pendant des années, les plouto-impérialistes et les gouvernants des USA
ont vainement essayé de ralentir ce phénomène par une pression dissua-
sive indirecte, monétaire, politique, et économique. Et ils ont prévu en
dernier ressort une pression militaire, tant qu’ils en auront encore les
moyens, et que la Chine sera temporairement moins bien armée qu’eux.
En même temps, une pression islamique a été instrumentalisée pour
affaiblir les Russes, et plus encore les Européens, poussés à des réactions
identitaires pouvant dégénérer chez eux en guerres civiles. Des systèmes
d’armes américains, menaçant des territoires Russes, ont été disposés dans
des régions européennes et asiatiques. En Asie, des oppositions régionales
ont été attisées pour y étendre de futurs fronts. Tout cela a constitué une
imbrication de menaces et de tensions précursives d’une offensive majeure.
Mais en 2012, la Chine a opéré un changement stratégique : tout en ren-
forçant son armement, elle s’est rapprochée à la fois de la Russie et de
certains lobbies ploutocratiques occidentaux, pour mieux garantir ses ap-
provisionnements, ses débouchés, et ses réserves monétaires. Ce qui a
marginalisé d’autant les populations occidentales, déjà affaiblies et en voie
de révolte civile en Europe et aux USA, sort final logique de sociétés-
supports pillées et instrumentalisées, puis déclassées mondialement.
La qualité de vie de ces sociétés-supports importait peu aux plouto-
impérialistes, dont l'intérêt était plutôt d'y trouver un vivier humain suffi-
sant pour leurs opérations, et une source de prélèvements sur la richesse
disponible. Fragilisée, la majorité de la population y est devenue piégée et
otage, vivant à plus de 3/4 dans des agglomérations urbaines, où une per-
turbation d’approvisionnements peut être rapidement catastrophique.
Dans ce grand jeu truqué, le sort de beaucoup d’êtres humains a donc
reposé sur les conditions et les conséquences de la faillite organisée des
sociétés-support occidentales, prévue notamment pour empêcher leurs
peuples ruinés de contrarier les nouveaux partenariats ploutocratiques
mondiaux, et pour stériliser une coopération entre Russes et Européens.
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