Page 61 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL De la grande crise à la grande purge
Il peut toutefois en résulter des rebondissements inattendus. Car tout
cela implique de provoquer une intra-destruction des populations victimes
telle qu’elles ne puissent plus réagir assez dans leur propre intérêt. Ce qui
n’est pas certain. Le peuple réel américain pourra-t-il vraiment être assez
affaibli pour ne pas gêner les nouveaux projets mondiaux des plouto-
crates ; et les européens pourront-ils être assez affaiblis pour ne pas pou-
voir apporter ce qui intéresse les Russes, qui les incitent à une reconstruc-
tion souveraine, tout en verrouillant une coopération Russie-Chine. Contre
cela, les ploutocrates occidentaux essaient de circonvenir des élites chinoises
apparemment intéressées, tant que la Chine n’a pas assez de ressources
naturelles, et d’économie équilibrée, pour trop de population à restructurer.
Mais est-ce encore possible ? Revoyons leur histoire. Jusqu’alors, et sur-
tout depuis le 19 ème siècle, ces ploutocrates avaient pu rester à l’écart des
conflits armés qu’ils finançaient sans risques et à distance, et où ils récol-
taient un maximum de profits privés, les pertes étant supportées par les
victimes. Pour gagner à coup sûr, ils s’employaient par exemple à constituer
une menace d’un côté, puis ils aidaient à la combattre d’un autre côté, et ils
avantageaient opportunément le camp le plus capable de favoriser leurs
intérêts. Les oppositions manipulées ont constitué l’une de leurs principales
sources d’enrichissement, et un outil efficace pour débloquer les situations
qui gênaient leur prise de contrôle des pouvoirs et des ressources visés.
C’est ainsi que pendant la guerre de sécession amé-
ricaine (1861-1865) la succursale de Paris de la
banque Rothschild finançait le Sud, pendant que sa
succursale de Londres finançait le Nord, les plouto-
crates manipulateurs mettant en dépendance les
décideurs publics et les ressources des deux camps.
Plus tard, le démarrage de la révolution bolchevique russe de 1917, et ses
leaders tels que Trotski et Lénine, ont été
aidés financièrement par de grandes banques
capitalistes anglo-américaines. Pendant la
seconde guerre mondiale (1939-1945), alors
que les armées anglo-américaines et alle-
mandes s’opposaient, les ploutocrates contri-
buaient à l’effort de guerre public des USA, de
l’URSS, et aussi à celui de l’Allemagne nazie, Ford fournissant à chacun des
moteurs, Standard Oil des carburants. Et de même dans leurs domaines, ITT,
Texaco, Sterling, la banque Chase Manhattan, etc.
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