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Mais de telles forces de gravitation n'étaient perceptibles que lorsqu’
elles faisaient intervenir au moins un objet astronomique massif (étoile ou
planète) dont aucun expérimentateur ne pouvait modifier l’état ou la po-
sition à volonté : il n’était donc pas facile de vérifier si les forces de gravi-
tation étaient effectivement instantanées ou non. Heureusement, il existait
d’autres actions à distance mieux mesurables : les forces qui s’appliquaient
entre les objets porteurs des charges électriques. Les équations de Max-
well, qui les formalisaient de façon concise, étaient en accord avec les ex-
périences déjà réalisées. Mais ces actions n’étaient pas instantanées,
puisque la force subie par une particule chargée à un instant donné dé-
pendait des positions et des vitesses qu’avaient toutes les autres charges à
des instants antérieurs. Or, l’information concernant l’état d’un objet
donné arrivait en tout point de l’Univers avec une vitesse finie. Il existait
donc une vitesse limite qu’aucun signal ni aucun corps ne pouvait dépas-
ser ; et cette vitesse limite était celle de la lumière dans le vide, indiquée
par le symbole c, dont la valeur était 299.792,458 kilomètres par seconde.
Or, dans le cadre de la mécanique classique, l’existence d’une vitesse
limite n’était pas en accord avec le principe de relativité. En effet, la for-
mule d’addition des vitesses lors d’un changement de référentiel condui-
sait à des valeurs différentes de la vitesse de la lumière dans les divers
référentiels : le résultat d’une mesure physique de la vitesse de la lumière
devait donc donner des résultats différents dans un train qui roulait et
dans un train immobile par rapport au sol, et donc permettre de déter-
miner si le train roulait. C’est pourquoi les physiciens du 20 ème siècle
avaient été amenés à supposer que la lumière se propageait dans un milieu
aux propriétés particulières, l'éther, dans lequel la vitesse de la lumière
était la même dans toutes les directions.
Ce qui contrariait tout principe de relativité, puisque l’éther pouvait
alors être considéré comme absolument immobile. Et longtemps, les con-
naissances en astronomie ont été insuffisantes pour que l’on sache si cet
éther présumé interagissait effectivement avec la Terre. Michelson et Mor-
ley, dans une expérience célèbre réalisée en 1887, tentèrent de mettre en
évidence le mouvement de la Terre par rapport à l’éther supposé, car une
Terre en mouvement relativement à l’éther aurait été soumise à un vent
d’éther, de sens opposé à sa vitesse. On s’attendait dans ce cas à ce que la
lumière ne se propage pas à la même vitesse dans la direction du mouve-
ment et dans la direction perpendiculaire. C’est pourquoi leur expérience
cherchait à mesurer la différence du temps pris par la lumière pour parcou-
rir sur Terre une même distance, dans deux directions perpendiculaires.
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