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Et notamment des axes gradués (longitude, latitude et altitude, par
               exemple) et une horloge, qui permettaient de préciser la position et l’ins-
               tant où se produisait chaque événement. Un tel ensemble est appelé un
               référentiel,  c'est-à-dire un  système  auquel  on  se  réfère pour se  situer.
               Dans notre exemple du train, le référentiel peut être celui dans lequel le
               train reste immobile, l’horloge étant embarquée à bord du train.
                 On peut formuler le principe de relativité restreinte d'Einstein de façon
               plus précise et moins ferroviaire, en disant que les lois de la physique ont
               les mêmes fondements et les mêmes effets dans tous les référentiels qui se
               déplacent à vitesse constante les uns par rapport aux autres. Rappelons
               que, pour les physiciens, la vitesse est représentée par un vecteur, et qu’une
               vitesse constante signifie généralement que le mouvement a lieu en ligne
               droite. Mais pour mieux comprendre les conséquences intéressantes du
               principe de relativité d’Einstein, on peut les mettre en correspondance avec
               la mécanique selon Galilée et Newton, où la description d’un mouvement
               dépend aussi du référentiel. Et là, le conducteur du train, qui ne doit pas
               quitter la locomotive, serait immobile dans le référentiel du train.
                 Dans le référentiel de la Terre, au contraire, il se déplace d’une gare à
               une autre à une vitesse égale à celle du train. On dit alors que l’espace est
               relatif, car l’écart qui sépare les événements est relatif au référentiel (sauf
               si les deux événements sont simultanés). Ainsi, le départ du train de la
               gare A et son arrivée dans la gare B sont des événements distants, par
               exemple de 1000 kilomètres dans le référentiel de la Terre, mais qui ont
               lieu au même endroit dans le référentiel du train : le conducteur n’a pas
               eu besoin de marcher pour participer aux deux.
                 En mécanique classique, le temps est absolu. L’intervalle de temps
               entre deux événements y garde la même valeur dans tous les référentiels :
               la durée du voyage est la même, qu’on la mesure à l’aide de la montre d’un
               passager du train ou en utilisant les horloges qui se trouvent dans les gares.
                 Considérons maintenant un contrôleur qui arpente le couloir du train en
               marche : sa vitesse mesurée dans le référentiel du train est d’environ 1 mètre
               par seconde. Quelle est sa vitesse dans le référentiel de la Terre ? Elle est plus
               grande, car si le contrôleur se déplace vers l’avant du train, sa vitesse par
               rapport au sol est égale à la somme de sa vitesse par rapport au train et de la
               vitesse du train par rapport aux rails. Bien entendu, s’il se déplace vers l’ar-
               rière du train, sa vitesse par rapport au sol est la différence des deux vitesses.
               S’il laisse tomber sa sacoche, celle-ci aura une trajectoire verticale dans le
               référentiel du train, et une trajectoire oblique dans le référentiel de la Terre.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      453
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