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Sa méthode, fondée sur une solide argumentation mathématique, inci-
          tait à une construction hypothétique de modèles de ce qu’aurait pu être la
          réalité physique, de façon à y comparer les phénomènes observés. C’est pré-
          cisément en suivant cette méthode que Maxwell arriva à la deuxième grande
          découverte du 19  siècle, celle du champ électromagnétique.
                        ème
             Son idée reprenait la tendance de Faraday et d’autres physiciens anglais
          à refuser l’action à distance. En cherchant à établir les propriétés d’une
          substance hypothétique qui, en remplissant l’espace entre les circuits et les
          corps chargés  (les aimants)  était  responsable des actions électromagné-
          tiques observées, Maxwell atteignit en 1861 deux résultats importants. En
          premier lieu, il vérifia que les propriétés du milieu qui transmettait les ac-
          tions électromagnétiques étaient représentables par un système d’équations
          (appelées dès lors équations de Maxwell) qui concordaient avec tous les
          résultats expérimentaux connus jusqu’alors. En second lieu, à partir des
          propriétés d’un tel milieu, et par conséquent à partir des équations qui re-
          présentaient son comportement, il lui était possible de déduire que, dans le
          milieu, se propageaient des ondes. Et en calculant théoriquement la vitesse
          de ces ondes, on obtenait une valeur particulièrement proche de celle, cal-
          culée expérimentalement, de la vitesse de la lumière.
             La conclusion de Maxwell fut que la lumière consistait en une propa-
          gation d’ondes dans le même milieu que celui qui était responsable de la
          transmission des actions électriques et magnétiques. La théorie électro-
          magnétique de la lumière était née. Mais la thèse de Maxwell n’était en-
          core qu’une hypothèse théorique. Certains phénomènes électromagné-
          tiques pouvaient continuer à être expliqués par des théories basées sur
          un concept d’action à distance, tant qu’il n’existait aucune preuve expé-
          rimentale de la nature électromagnétique de la lumière. Il fallut plus de
          vingt ans,  et  le  travail  du  chercheur  allemand  Heinrich  Rudolf  Hertz
          (1857-1894), pour obtenir une démonstration qui soit considérée comme
          une confirmation expérimentale suffisante de la théorie de Maxwell.

             Hertz commença à étudier l’influence de matières diélectriques (c’est-
          à-dire isolantes) sur l’action électrique entre circuits, lorsque ces matières
          étaient interposées entre ces circuits et lorsque ceux-ci étaient parcourus
          par des courants oscillants. Peu à peu, il s’aperçut que ses méthodes d’ob-
          servation permettaient d’établir comment cette action se propageait sous
          forme d’ondes, qu’il appela ondes électriques, même lorsqu’il n’y avait
          que de l’air entre les circuits. En quelques mois, en 1888, il produisit ef-
          fectivement une preuve expérimentale qui établissait de façon irréfutable
          l’existence d’ondes électriques, ce qui confirmait la théorie de Maxwell.


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