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Par conséquent, les processus de deuxième espèce ne pouvaient pas
fonctionner s’ils n'étaient pas résultants ou compensés par des processus
de première espèce. Et dans les processus naturels, il y avait une asymé-
trie à cet égard. Les processus de première espèce pouvaient se produire
seuls (et naturellement), mais pas les processus de deuxième espèce. La
balance naturelle penchait inévitablement en faveur des processus de pre-
mière espèce. Cela signifiait que l’énergie mobilisée tendait à se dissiper
en chaleur, qui tendait à se diffuser dans les corps connectés, et que tous
ces corps tendaient à prendre une température inférieure uniforme, après
quoi, il n’était plus possible d’en obtenir de l’énergie utilisable, et aucune
réversibilité ou changement ultérieurs n’étaient possibles naturellement.
En continuant ce raisonnement, les conclusions amenaient à envisa-
ger une tendance irréversible vers ce qui pouvait être appelé une mort
thermodynamique de l’Univers. À une vision optimiste favorisée par la
découverte de la première loi de la thermodynamique (c’est-à-dire la loi
de conservation de l’énergie étendue aux phénomènes dans lesquels in-
tervenait la chaleur), s’opposait donc dès lors une vision plus pessimiste
induite par la découverte de la deuxième loi de la thermodynamique. Le
mérite de Clausius fut de rendre claires et quantifiables les conclusions
pratiques de tout cela, en définissant une mesure de la variation afférente
à tout processus de la première et de la deuxième espèce. Au phénomène
dont la variation représentait cette mesure, il donna le nom d’entropie
(du grec entropé, contenu de changement).
Or, si dans les processus de première espèce on considérait cette varia-
tion comme positive, c’est-à-dire comme une augmentation, et non
comme négative, c’est-à-dire comme une diminution, la deuxième loi im-
pliquait théoriquement que l’entropie de l’Univers ne pouvait qu’augmen-
ter. Autant localement que globalement, en considérant les deux grandeurs
qui décrivaient l’état d’un système physique, aussi complexe soit-il, l’éner-
gie circulait mais restait constante, tandis que l’entropie tendait de toute
façon à croître. Cette tendance induisait que l’Univers était constamment
en diminution d’énergie mobilisable, et que le temps physique avait un lien
avec le temps vécu, en ce sens qu’il était impossible de revenir en arrière
dans le temps, où le passé vécu était irrémédiablement révolu, car dissipé.
Dans un autre domaine, l’analyse des phénomènes électromagnétiques,
qui avait commencé par les recherches d’Œrsted, Ampère, et Faraday, fut
achevée, dans la seconde moitié du 19 siècle, par James Clerk Maxwell
ème
(1831-1879), qui étudiait en synergie ces nouveaux champs de la physique,
depuis la thermodynamique jusqu’à la théorie moléculaire de la matière.
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