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Sous  l’influence  de  Pythagore  (580-495  avJC)  et  de  son  école,  les
          nombres devinrent l’expression des choses dans leur consistance concrète,
          en tant qu’entités essentielles qui se concrétisaient comme des points maté-
          riels pour produire tout ce qui existait. L'étude de la nature tenait compte des
          proportions numériques entre les aspects des choses qu’il était possible de
          compter et de mesurer. Les idées pythagoriciennes eurent un succès durable.
             Une autre influence importante sur le développement de la science phy-
          sique, dans laquelle la description mathématique de la nature prenait un
          rôle central, fut exercée ensuite par Platon (428-347 avJC.). Selon Platon,
          seul le raisonnement mathématique était en mesure de mener à la certitude,
          en tant que modèle idéal d'intégration conceptuelle. Et à cette époque,
          pour un savant grec antique, le rôle des mathématiques et de la géométrie
          ne se limitant pas au calcul, l’essence idéale des choses sensibles qui l’en-
          touraient devait être recherchée dans leur forme géométrique, harmonisée
          à leurs propriétés mathématiques. Par exemple, les quatre éléments d’Em-
          pédocle correspondaient à des compositions de figures géométriques re-
          présentées par quatre polyèdres réguliers : le tétraèdre (la terre), l’icosaèdre
          (l’eau), le cube (l’air), et l’octaèdre (le feu). Le dodécaèdre, cinquième po-
          lyèdre régulier connu, devait correspondre à une autre substance primor-
          diale qui représentait la nature supposée des sphères célestes.

             Par ailleurs, sachant qu’un socle essentiel de la physique moderne a ré-
          sulté de la conception atomistique de la matière, rappelons que l’idée ori-
          ginale venait là encore d’un philosophe grec, Démocrite (460-370 avJC).
          Sa théorie a été la première théorie mécaniste connue, où il considérait
          toutes les choses existantes comme composées d’atomes minuscules, c’est-
          à-dire de minuscules morceaux de matière qui ne pouvaient pas être sub-
          divisés en morceaux plus petits (le mot atome veut dire indivisible).
             Pour  Démocrite,  tous  les  changements  pouvaient  être  ramenés  au
          mouvement de ces atomes, et aux inévitables chocs entre eux, intervenant
          dans un espace vide, c’est-à-dire dépourvu de matière ailleurs que là où
          agissaient les atomes. À son avis, toutes les choses, y compris la Terre, le
          Soleil et les planètes, découlaient d’agrégats d’atomes qui se produisaient
          par hasard, sans aucune intervention providentielle. De là, la nécessité de
          l’explication de la multiplicité des substances et des éléments avait conduit
          Démocrite à envisager divers types d’atomes, différents par leur forme et
          par leurs dimensions, et différents également par les forces d’attraction et
          de répulsion qui s’y exerçaient. Les idées de Démocrite furent reprises par
          Épicure de Samos (341-270 avJC).



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