Page 68 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Quelques autres points à considérer :
- Lorsqu’il est malade, l’ensemble sociétal humain réagit comme un orga-
nisme animal qui s’auto-épure, en développant une fièvre capable de détruire
ses toxines, et en opposant des anticorps aux agents pathogènes (voir notamment
ci-après le volontariat super-Y). Même s’il en ressort fatigué et meurtri, il peut alors
reconstruire ses forces et continuer à vivre. Sa correction et son épuration sont
des réactions adaptatives protectrices indispensables.
- Encore faut-il que sa réactivité protectrice ne soit pas empêchée par des
aberrations culturelles, notamment religieuses, telle que la fiction d’un trans-
fert surnaturel dans un paradis imaginaire, qui amène des Êtres humains à se
laisser détruire dans leur monde réel en croyant pouvoir être transportés,
ressuscités et immortels, dans un ailleurs fictif. Une telle dérive pourrait aller
jusqu’à la destruction de l’Humanité, si une faction religieuse suffisamment
puissante décidait, par exemple, d’expédier dans ce prétendu paradis tout ou
partie de la population humaine (pour son bonheur, évidemment). On ne
pourrait alors compter que sur le succès d’une auto-correction opportune de
l’Humanité encore saine d’esprit.
- Une autre dérive à éviter est le détournement-confiscation de l’expres-
sion créatrice naturelle de l’intelligence humaine. Etymologiquement, dans
son concept grec original, le "logos" (la parole humaine chargée de sens) est
un outil particulièrement impactant et mobilisateur d’auto-développement de
notre espèce. Des dogmes religieux ont pourtant tenté de confisquer ce for-
midable outil évolutif, notamment par une aberrante inversion de causes et de
valeurs, la parole n’y étant plus une exceptionnelle fonction auto-générée par
notre évolution naturelle, mais y devenant contre toute évidence une proprié-
té externe surnaturelle, création ex-nihilo d’une supposée substance divine,
elle-même incréée. Ces spéculations spécieuses se sont inévitablement érodées
au fur et à mesure des progrès auto-correcteurs de la raison et du savoir hu-
mains, résultant de notre véritable logos naturel. Mais il faut continuer à rester
vigilant pour éviter ce genre de corruption conceptuelle.
- En ce qui concerne la notion d’intérêt général humain, la Charte Com-
plémentaire de Préservation de l’Environnement et du Cadre de Vie (rédaction
1999) a stipulé que ″L’intérêt général est l’intérêt supérieur alliant l’intérêt collectif global,
légitime et impartial, avec tous les intérêts particuliers qui ne s’y opposent pas, et qui protè-
gent et avantagent l’ensemble en y préservant sa cohésion″. C’est une bonne base, mais
la communauté éco-humaniste gagnerait à préciser davantage cette notion,
concernant notamment son application à l'organisation et au fonctionnement
légalisés, y compris selon l'esprit du point 7 de la CFPSP sur la citoyenneté.
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