Page 63 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



                 Mais sur ces voies ou sur d’autres, l'Humanité pouvait encore avoir de
               mauvaises  tendances  conflictuelles,  compulsives,  porteuses  de  concur-
               rence nocive, de violence et de prédation. Et on ne pouvait pas prédire
               comment, sans correction, ces tendances s'exprimeraient, culturellement,
               génétiquement, et technologiquement, au cours de son évolution.
                 Dans le doute, sachant que la division et la mauvaise concurrence
               pouvaient amener une catastrophe évolutive, il fallait donc contrôler la
               base  physiologique,  culturelle,  organisationnelle,  et  technologique,  à
               partir de laquelle notre prochaine évolution pouvait se construire, pour
               en prévenir et en empêcher tout excès ou corruption.
                 Autrement dit, l’Humanité devait améliorer son unité sociétale, sa
               solidarité,  son  harmonisation  culturelle,  et  sa  dynamique  génétique,
               pour que ses différences ne provoquent plus de conflits, et pour que
               chacun de ses membres trouve sa place et sa part dans l'équité et dans
               l'équilibre d'un ensemble solidaire bien corrigé, plutôt que dans une
               concurrence sauvage qui révélait un défaut d’adaptation et de culture.
                 Là, entre certains fantasmes de science-fiction, et diverses croyances
               religieuses et/ou dogmatiques, le chemin à suivre pouvait être difficile.
               Mais quoi qu'il advienne, l'éco-humanisme devait continuer à éclairer les
               consciences et les voies les plus profitables à l'intérêt général, dans ce
               cheminement historique, où il fallait savoir actualiser et améliorer effi-
               cacement nos références civilisationnelles.

                 N'oublions pas que rien n’étant éternel ni définitif en l’état de nos
               connaissances,  nous  vivons,  nous  agissons,  nous  créons,  de  manière
               temporaire, dans un univers incertain où tout évolue, y compris de ma-
               nière accidentelle. Notre problème restera d’y survivre collectivement,
               donc solidairement, aussi bien et aussi longtemps que possible.
                 Pour cela, la Terre, berceau originel de l'Humanité, doit nécessaire-
               ment devenir un lieu de maturation et de prospérité pour une Humanité
               capable d'apprendre à se protéger mutuellement, et à ne pas se détruire
               elle-même, avant de réaliser un destin possiblement extraordinaire. Ce
               qui doit procéder d’une volonté culturelle collective bien éclairée, bien
               informée, découlant d’une prise de conscience des enjeux et des perspec-
               tives de notre évolution.




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