Page 61 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



                      Quel avenir pour quelle Humanité ?



              P
                        ar son intelligence, l’Humanité a pu de mieux en mieux com-
                        prendre sa dynamique adaptative, en mettant en perspective
                        son passé, son présent, et les possibilités et les risques de son
                        évolution. Ce qui l’a amenée à constater qu’en entrant dans
               son 3  millénaire calendaire occidental, elle était entrée dans une phase
                   ème
               de correction sensible de sa trajectoire évolutive.
                 C’était prévisible.  Depuis le  20   siècle,  d'importants dysfonction-
                                             ème
               nements la  handicapaient,  tels  qu’une  démographie  déséquilibrée,  une
               mauvaise gestion de ses ressources et de ses limites, des impasses rela-
               tionnelles  et  de  développement,  confirmant  la  fin  d'un  cycle  évolutif
               historique,  où  quelques  problèmes  environnementaux  excessivement
               médiatisés étaient moins à craindre que certains antagonismes sociétaux,
               et un affaiblissement génétique. En fait, une société humaine en voie de
               mondialisation,  mais  en  désorganisation  temporaire,  culturelle,  démo-
               graphique, et adaptative, avait banalisé une violence qui accentuait une
               tendance à l'interdestruction d’individus et de groupes, et qui entretenait
               leur concurrence sauvage, dans un environnement mal géré et stressant.
                 On pouvait notamment s’inquiéter en observant des rats de labo-
               ratoire qui, placés en surnombre dans un espace réduit aux ressources
               limitées, finissaient par s'agresser et par s'entre-détruire jusqu'à ce que
               les survivants les plus forts retrouvent des conditions supportables, et
               une paix sociale, dans un environnement suffisamment corrigé.
                 De  manière  analogue,  dans  la  société  humaine,  lorsque  trop
               d’individus n’ont plus assez envie d’y vivre, parce qu’ils y trouvent plus
               de malheur et de désespoir qu’ils ne peuvent supporter, et pas assez de
               ressources  pour  eux,  des  comportements  asociaux,  destructeurs,  vio-
               lents, tendent à se multiplier, accentuant un stress général, et favorisant
               le développement de la criminalité et de la guerre. Des dérivatifs peuvent
               être mis en scène pour calmer et détourner les esprits stressés, mais ré-
               duire artificiellement des symptômes ne peuvent guérir un mal profond.



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