Page 56 - synthese introductive eco-humanisme

Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive

Car quel que puisse être ce lointain futur, on constate déjà que la dis-
sipation-désorganisation endogène entropique reste en tout ou partie
compensée par une complexification-réorganisation auto-organisée,
pendant que la persistance d'un facteur chaotique maintient l'ensemble
globalement imprévisible. La nature continue donc à évoluer en partie
de manière complexe et structurée, tout en restant soumise à l'accident et
à l'imprévu. Nous observons cette évolution.
Et nous remarquons accessoirement que dans les conditions de
cette structuration progressive aléatoire, malgré certaines hypothèses
théistes, aucune conscience ni projet n’a pu logiquement précéder les
premières manifestations du vivant. La conscience et le projet n’ont
caractérisé qu’a-posteriori ses formes les plus évoluées, jusqu'à la forme
humaine, dont la dynamique évolutive structurée est impressionnante.
C’est d’ailleurs à l’aboutissement de ce processus de complexifica-
tion que l’Humanité, qui résulte elle aussi d'une succession d'accidents
de l'évolution naturelle, est finalement devenue consciente d’avoir
conscience dans cet immense univers incertain. Et par sa capacité de
projection mentale, elle est même devenue capable de transcender son
incertitude. Quel chemin depuis les primates ancestraux… et plus
encore depuis les premières cellules vivantes.
En profitant de cet avantage évolutif, l'Humanité s'est organisée
pour comprendre et pour améliorer de mieux en mieux sa place dans
son milieu naturel, jusqu’à pouvoir mettre en œuvre un projet dyna-
mique pour autogérer son propre destin, en apprenant à s'adapter
consciemment et en permanence à ce milieu. Là, son intelligence col-
lective lui a permis de conquérir une autonomie suffisante, en décryp-
tant l'information disponible, pour comprendre et utiliser de mieux en
mieux la matière et l'énergie, selon ses propres capacités.
Pour continuer à surmonter ses défis évolutifs croissants,
l’Humanité doit donc évidemment continuer à se renforcer et à
s’organiser, en optimisant ses interactions dans l'ensemble de son
environnement, naturel et sociétal, et en évitant sa propre destruction
par l’organisation qu'elle construit. Ce qui nécessite de partager une
culture commune cohésive, généralisée dans une société non conflic-
tuelle, solidaire, bien éduquée, bien informée, et bien organisée.

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