Page 51 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



                 On ne sait pas dans ce cas si elle changerait d’état, jusqu'à imploser, et
               dans quelles conditions, car on n’a pas pu vérifier expérimentalement un
               tel état extrême. Quelle est sa limite de déstructuration ?
                 Quoi qu’il en soit, faute de réponse évidente, il faut s’en tenir aux ob-
               servations et aux calculs raisonnablement exploitables. Selon nos obser-
               vations, si l’on peut définir un temps d’origine (le big-bang théorique) et
               un temps de disparition probable (quelques milliards d’années plus tard),
               notre univers observable peut n’être alors qu’un phénomène temporel.

                 Autrement dit, un phénomène limité dans le temps et dans l’espace,
               où le compte à rebours final semble bien avancé puisque, loin de sa
               température théorique initiale de plusieurs milliards de degrés, cet uni-
               vers est désormais mesuré à -270°C de température moyenne interga-
               lactique,  ce  qui  le  rapproche  assez  de  sa  limite  théorique  finale  (-
               273,15°C, le zéro absolu) pour que nous nous en préoccupions.
                 L’appréciation  des  limites,  physiques,  mais  aussi  conceptuelles,
               s’applique à toute la consistance universelle, et à sa structuration com-
               plexe. Nos analyses doivent pourtant, nécessairement, y rester évolutives.
               Car par exemple, dans les conditions d’observation et de raisonnement
               actuelles,  la  dégradation  de  l’énergie  circulante  s’accompagne  d’un  ac-
               croissement  de  la  complexité  matérielle.  Mais  jusqu’à  quel  point ?  Les
               états déjà connus de la matière positive (solide, liquide, gazeux, plasma,
               etc) ne sont vraisemblablement pas les seuls possibles.
                 Et l’univers semble être en expansion infinie alors que sa quantité
               d’énergie semble constante. Pourquoi ? La matière connue y devient de
               plus  en  plus  complexe,  froide,  et  immobile,  alors  qu’une  partie  de
               l’énergie  universelle  est  utilisée  pour  la  composer  et  la  structurer.
               L’insuffisance relative d’énergie circulante immobilisée dans cette ma-
               tière  peut-elle  influer  sur  le  ralentissement  et  sur  le  refroidissement
               universel global, et là encore, jusqu’à quel point ? Il faudrait peut-être
               peu de modification d’équilibre pour stabiliser ou inverser l’expansion
               universelle  actuellement  observée.  Une  simple  variation  de  la  masse
               des neutrinos pourrait théoriquement suffire à cela.
                 Comment pourrait-on alors intervenir sur l’équilibre (cyclique ?) de
               l’énergie-matière dans l’espace-temps ? Et dans un tel équilibre global,
               une force animée (vivante, et pourquoi pas humaine ?) pourrait-elle agir ?


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