Page 57 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



                  Il  est  donc  regrettable,  et  inquiétant,  que  notre  processus
               d’efficience sociétale puisse être parfois défaillant. Notamment lorsque
               nous éprouvons plus de difficulté à nous adapter, et à survivre, dans
               notre propre société, que dans le reste de notre environnement.
                  Là où il subit une mauvaise concurrence et une mauvaise opposi-
               tion de ses congénères, les ressources qu'un Être humain dépense pour
               survivre socialement lui manquent pour participer à l’amélioration et à
               la survie collective de son espèce. Il en résulte un gâchis adaptatif con-
               traire à l’intérêt général et au progrès humains, et contraire au sens de
               l’optimisation des systèmes naturels comparables. Les risques environ-
               nementaux sont déjà assez graves pour ne pas y ajouter des problèmes
               sociétaux handicapant notre évolution.
                 Sur le plan sociétal, pourtant, faute d’éducation et de système régula-
               teur  adéquats,  trop  d’Êtres  humains  n’arrivaient  pas  encore,  au  20
                                                                          ème
               siècle, à coopérer pour mettre fin aux injustices, abus, oppressions, qu’ils
               provoquaient et subissaient entre eux. Ce qui constituait un handicap
               évolutif, entretenu par une conjonction de lourds empêchements cultu-
               rels : obéissance formatée excessive à une autorité dominante hors de
               l’intérêt général, corruption de l’information, contraintes comportemen-
               tales nocives figées par des religions et des dogmes artificiellement cul-
               pabilisants et/ou conflictuels, le tout alimentant une concurrence perni-
               cieuse, jusqu’à laisser parfois craindre une interdestruction suicidaire.
                  Il faut en permanence corriger ces défaillances, et nous réorganiser
               en conséquence ; car si l’on ne peut pas fixer de limites à la communau-
               té des esprits humains, on peut optimiser son développement, d’autant
               mieux qu’on le comprend. La fin du 20  siècle nous ayant amenés à
                                                 ème
               l’orée d’un nouveau cycle historique de civilisation, dont il a bien fallu
               apprécier et gérer les enjeux, une analyse moderne éco-humaniste a pu
               utilement éclairer cette compréhension. C'est ce que nous exposons ici,
               en insistant sur l’importance de nos facultés collectives de correction,
               mais  aussi  de  projection,  notamment  par  déport  opportun  dans
               l’espace-temps, comme nous l’avons évoqué plus avant.
                 Et pour cela, en évitant autant les excès de l’insouciance que ceux
               du catastrophisme, il faut en permanence privilégier les nécessités de
               la survie la plus optimisée de notre espèce, impliquant et justifiant une
               adaptation environnementale et sociétale aussi proactive que réactive.


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