Page 65 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



                 A fortiori lorsqu'elles avaient une attitude typique de l'état d’esprit
               désorienté de la fin du 20 ème  siècle, avec un discours du genre : "Penser
               à l’intérêt de l’Humanité, de mon espèce ? Mais qu’est-ce qu’elle fait pour moi
               mon espèce ? Je souffre et je crève parmi une multitude d’autres Êtres humains
               qui souffrent et qui crèvent, et je ne vois pas là en quoi l’espèce m’aide. D’autres
               Êtres humains causent mon malheur et représentent un danger pour moi. Une
               poignée de nantis accapare les ressources, et comme il est difficile de vivre du peu
               qui reste, je dois moi aussi à l’occasion causer le malheur d’autrui en essayant
               de survivre. Tant qu’on prend ou qu’on détruit ce que j’ai, je n’ai pas grand-
               chose  à  donner  à  l’Humanité."  C’était  bien  sombre,  bien  triste,
               d’éprouver  cela.  Mais  cela  pouvait  changer,  si  suffisamment  d’êtres
               humains, mieux conscients des possibilités et des enjeux, le voulaient.
                 Ils l’ont enfin voulu, et cela continuera, d’autant plus que la société
               humaine deviendra suffisamment bien informée, et organisée pour pro-
               téger et pour aider réellement, le mieux possible, tous ses membres, en
               les éduquant sainement, et en rendant obligatoires et incontournables
               pour tous des règles de respect, de justice, de partage, et de solidarité.
                 Cette meilleure organisation est une nécessité d’efficience évolutive
               de notre espèce, qui ne peut pas ne pas corriger sa société en perma-
               nence  sans  s’exposer  à  des  malheurs  graves.  Il  faut  comprendre  que
               certains antagonismes sociaux pourraient causer une catastrophe évolu-
               tive si une correction suffisante n’était pas appliquée en temps utile.

                 L’application de cette correction doit particulièrement tenir compte
               du fait que les Êtres humains comprennent et admettent mieux leur
               intérêt général lorsqu’on on leur démontre concrètement les avantages
               d’une  société  globalement  solidaire,  de  manière  à  avoir  personnelle-
               ment  intérêt  à  favoriser  et  à  faire  durer,  eux  aussi,  une  dynamique
               d’amélioration qui leur profite, une dynamique gagnant-gagnant.
                 Il faut continuer courageusement dans ce sens, en faisant en sorte
               que les règles et les comportements d’intérêt général se réfèrent à des
               principes exemplaires, clairs et universels, réellement applicables et pro-
               fitables pour tous, dont l’essentiel a pu être résumé notamment dans
               une Charte Fondamentale des Principes Sociétaux Protecteurs (dont la
               formulation synthétique conforme aux débats m'avait été déléguée lors des conventions
               inter-ONG éco-humanistes de 1998 et 1999, et que je joins ici, mise à jour).


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