Page 71 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Bien éduquer ses enfants renforce d’autant l’Humanité. Quel plaisir
de pouvoir entendre un enfant déclarer en pleine conscience "je suis fort
de ce que vous êtes" à ses parents, à ses compagnons, à sa société.
Participer utilement à ce processus socio-culturel indispensable
est l’un des buts de l’éco-humanisme, ses adeptes considérant que
l’éducation comporte un droit et un devoir liés : droit de recevoir la
meilleure éducation possible, et devoir de participer ensuite à son
amélioration permanente et à sa transmission dans l’intérêt général.
C'est-à-dire dans l’intérêt de toute l’espèce humaine.
Alors, rester motivés ? Oui, bien sûr. L’éco-humaniste se dit : "mon
espèce, je déplore -le cas échéant- son imperfection du moment, mais j’admire sa
puissance évolutive exceptionnelle, et son potentiel d’amélioration. Parce que j’aime
ce qu’elle est capable d’être, je contribue à ce qu’elle le devienne ". Et pour cela,
nous devons particulièrement prendre soin à la fois de notre cerveau, et
de notre organisation collective, qui exploite et qui valorise ce cerveau.
Ce qui nécessite de comprendre et de protéger le rôle essentiel de
ce cerveau, notre organe évolutif principal, agent directeur majeur de
notre développement, plus important notamment pour notre avenir
que notre apparence corporelle externe et que nos prouesses phy-
siques. Certes, un corps solide a jadis été utile pour survivre dans
notre monde d’origine. Et au début de notre civilisation, une certaine
force physique était encore utile, lorsqu’il fallait être résistant et ro-
buste pour assurer les activités de chasse, pêche, construction, travaux
agricoles, ainsi hélas que pour les guerres, et qu’il n’y avait pas encore
assez d’outils et de machines capables de faire le travail à notre place.
Mais désormais nous aurons surtout besoin de commander et
d’améliorer nos équipements industriels et nos technologies pour faire
tout cela, et bien davantage. Par conséquence, le fait de valoriser sans
nécessité des prouesses musculaires, souvent violentes, plutôt que des
performances intellectuelles, tendra à nous ramener d'autant plus vers
notre animalité primitive, sans utilité pour la qualité de notre évolution.
En particulier, une banalisation de confrontations physiques agres-
sives, spectaculaires ou non, mais sans bénéfice sociétal, est néfaste pour
l’exemplarité éducative, laquelle doit privilégier plutôt la réduction de la
concurrence sauvage et de l’agressivité intra-humaine.
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