Page 76 - synthese introductive eco-humanisme

Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive

Conceptuellement, logiquement, la cohésion exprime ainsi l'action de
liens combinés convergents capables d'unir entre eux des schémas, des
arguments, des fonctions, etc, dans un ensemble d’autant plus cohérent.

Socialement, cela implique des facteurs d'adhésion suffisants, capables
d’établir une relation productive entre le niveau de cohésion d'un groupe et
sa capacité de résultats. Cette capacité dépend du niveau de co-
responsabilisation ressenti, c'est-à-dire du sentiment de co-responsabilité
créé et partagé dans l'accomplissement d’objectifs communs. Et ce partage
responsabilisant dépend de la représentation valorisante de chacun, et de
son insertion harmonieuse, dans l'identité commune.
Ces facteurs combinés sont pris en compte en éco-humanisme, où ils
sont analysés comme constitutifs de la cohésivité, un néologisme qui in-
dique et qui quantifie un potentiel structurant dynamique, devant être suffi-
sant pour maintenir les qualités, les fonctions, et la consistance, d'une entité
composite interactive, telle notamment que la Maison humaine.
Ce néo-concept est proche du concept de résilience, mais il va plus
loin, en ne se limitant pas à une simple capacité à supporter des impacts,
puisqu'il qualifie un potentiel de maintien actif de l'équilibre et de la con-
sistance d'un corps ou d'une substance (y compris d'un corps social ou
d'une substance sociale) par ses propres forces interactives structurantes.
En éco-humanisme, cela induit un sens motivant, et un potentiel mobili-
sateur important, qui incitent les éléments humains réunis à renforcer leur
système commun de développement, devenant d'autant plus sécure et pé-
renne qu'il est auto-équilibré, auto-protégé, sainement assumé, et par là plus
cohésif (par application notamment du sentiment d'affectio societatis).
Tout ceci se pérennise d'autant mieux que ces éléments peuvent déve-
lopper librement entre eux une interdépendance et une identité commune
motivantes, et plus exactement, une interdépendance équitable et bénéficiaire
à soi et à l'ensemble, soutenue par une identité commune valorisante.

Le potentiel cohésif qui en résulte renforce la capacité d'adaptation
autocorrectible de la grande Maison humaine commune, ce qui lui a déjà
permis, au cours des âges, de surmonter les aléas et les accidents de son
évolution. L'éco-humanisme éclaire et entretient cette faculté conscientisée
de survie adaptative. Et pour mieux situer cela, l'exposé suivant rappelle les
conditions et les phases essentielles de notre évolution, en y soulignant les
nécessités de la préservation croissante de notre cohésion sociétale.

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