Page 72 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Ceci sans alibi d’un prétendu besoin moderne de divertissement
ème
exutoire, ce qui a été en fait au 20 siècle artificiellement exacerbé par
des intérêts marchands et politiques, dans un contexte de consomma-
tion aliénante, provoquant davantage d’abrutissement de masse que
d’amélioration culturelle.
Certes, nous avons besoin d’un corps physique en bon état, ca-
pable de nous permettre de bien vivre et de nous protéger dans les
conditions particulières de notre environnement. Mais ce corps phy-
sique est le véhicule naturel de notre organe évolutif majeur, notre
cerveau, qui a besoin de membres capables de le transporter, de le
protéger, et d’appliquer ses ordres, indépendamment de vaines préoc-
cupations d’apparence esthétique personnelle, ou de prouesses corpo-
relles et agressives devenues beaucoup moins utiles.
Notre cerveau étant l’élément central de notre vie interactive, plus
de cent milliards de cellules nerveuses travaillent dans ce bloc-à-penser
de 1,5 kg environ, qui bénéficie de plus de 20% de notre flux sanguin
et de l’oxygène qu’il transporte. Son étonnante plasticité adaptative est
un indicateur intéressant de notre dynamique évolutive, puisque par
adaptation réactive permanente à nos conditions de vie, certaines de
ses parties se réduisent, et d’autres se développent en compensation,
selon les fonctions et les qualités sollicitées.
Cette optimisation produit un ajustement du volume cervical au
niveau le plus utile, mais sans perte d’efficacité. De mieux en mieux
irrigué, notre cerveau contemporain moyen a déjà diminué d’environ
15% en volume par comparaison avec celui d’hommes préhistoriques
ayant vécu 30.000 ans auparavant, pendant que notre qualité culturelle
et physiologique est restée globalement améliorée.
Et cet ajustement intervient de manière opportunément réactive :
par exemple, notre cerveau adulte peut perdre environ 10% de sa
masse totale après 50 ans, par adaptation au changement de certains
besoins et fonctions physiologiques de l’organisme âgé. Un tel cerveau
est capable de continuer à améliorer notre évolution, de manière effi-
cacement réactive, dans les futurs milieux auxquels nous devrons nous
adapter. Il faut bien comprendre et protéger son rôle.
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