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Si cette vie n’avait pas éclos sur notre planète, l’atmosphère y serait pro-
               bablement encore constituée pour l’essentiel de gaz carbonique, et tous les
               gaz présents auraient réagi entre eux pour atteindre un autre équilibre de
               leur potentiel et de leurs propriétés. Pour que les gaz atmosphériques puis-
               sent se maintenir dans les proportions favorables actuelles, l’activité des
               êtres vivants a été, et reste, nécessaire.
                 Les êtres vivants n’ont donc pas seulement élaboré l’atmosphère telle
               que nous la connaissons aujourd’hui, mais ils participent constamment à
               son entretien, et ils y maintiennent à un niveau constant, favorable à leur
               développement, la concentration équilibrée des différents gaz.
                 Tout ceci s’effectue en synergie, puisque les algues unicellulaires mi-
               croscopiques qui vivent dans les océans ont fourni -et fournissent encore-
               70 % de l’oxygène présent dans l’atmosphère, qui protège d’autant mieux
               l’équilibre de la couche d’ozone, laquelle protège les êtres vivants contre
               les rayons ultraviolets. Ces divers apports s’intègrent ainsi dans un système
               d’échanges globaux qui fait circuler en permanence les substances et les
               forces utiles à la vie, portées essentiellement par les flux de l’eau et de l’air,
               et qui maintiennent en équilibre la biosphère commune. Car en association
               avec l’air, l’eau ne cesse de se déplacer en cycles ininterrompus, ce qui ren-
               force  le  système  dynamique  auto-organisé  commun  en  répartissant  les
               composants complémentaires de la biosphère. Cette activité auto-régula-
               trice du biotope global terrestre constitue une homéostasie.
                 En voulant confirmer cela, et après d’autres précurseurs célèbres, les
               chercheurs James Lovelock et Lynn Margulis ont avancé en 1974 une hypo-
               thèse suggestive selon laquelle la Terre héberge un supra-organisme capable
               de se maintenir dans un état stable, en dépit des changements qui intervien-
               nent, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Ils ont appelé Gaia ce supra-
               organisme, du nom de la divinité grecque qui représentait jadis la Terre.
               D’autres analyses semblables, amplifiées par les moyens de communication
               améliorés de la fin du 20  siècle, et de nouvelles initiatives connexes (plus
                                   ème
               ou moins politisées) ont éveillé l’opinion publique mondiale à une préserva-
               tion plus consciente et à une bonne gestion de ce système planétaire.
                 Dès le début du 20  siècle, de telles initiatives avaient commencé à
                                  ème
               germer et à se concrétiser, notamment avec la permaculture (abréviation
               du terme anglais "permanent agriculture", ou agriculture pérenne) qui avait
               été introduite en 1910 par l’américain C.G. Hopkins, et repris en 1911 par
               F.H. King, pour capitaliser les méthodes d’optimisation de la fertilité des
               sols, favorisant les meilleures symbioses et complémentarités naturelles.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      75
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