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Quelques années plus tard, cet élément sera découvert : le gallium.
Son poids atomique était de 69,9 et il présentait toutes les propriétés chi-
miques prévues par Mendeleïev. De la même façon, Mendeleïev prédit
l’existence du scandium et du germanium. Entre-temps, en 1870, l’Alle-
mand Lothar Meyer arriva, de façon indépendante, aux mêmes conclu-
sions que Mendeleïev. Si bien que l’échelle périodique des éléments de-
vint rapidement l’un des piliers de la chimie théorique.
Le succès de cette classification fut renforcé aussi quand John William
Strutt, baron de Rayleigh, découvrit, en 1892, un nouvel élément (l’hélium)
et même un nouveau groupe, le huitième, celui des gaz rares, qui avaient
une faible tendance à réagir et une valence zéro. Grâce aux théories d’Avo-
gadro et de Mendeleïev, la chimie réussissait donc à prédire le comporte-
ment des atomes. Mais elle ne savait toujours pas en expliquer la cause.
En fait, la fin du 19 siècle marquait une pause conceptuelle temporaire
ème
généralisée. Les physiciens pensaient que les découvertes fondamentales de
leur science avaient été, désormais, toutes effectuées. La mécanique était dé-
crite par les équations de Newton, l’électromagnétisme était calculable par
les équations récentes de Maxwell, la thermodynamique semblait avoir résolu
tous ses problèmes par la théorie statistique de Boltzmann. Rien de fonda-
mental, proclamait Lord Kelvin, ne restait apparemment à découvrir.
Les chimistes avaient une perception identique en ce qui concernait leur
science. On y connaissait désormais la plupart des éléments. On savait que
les atomes se combinaient entre eux, selon des lois qui valaient aussi bien en
chimie organique qu’en chimie inorganique, pour former des molécules. Il
n’y avait apparemment plus rien à découvrir, sinon la raison pour laquelle les
atomes tendaient à s’unir entre eux pour former ces molécules. Et là, l’intui-
tion commune des chercheurs considérait que, de toutes manières, tout se-
rait éclairci en son temps. Effectivement, cela allait bientôt arriver.
Ce cadre lénifiant changea, tant pour la physique que pour la chimie, le
19 octobre 1900, quand Max Planck définit le quantum élémentaire d’ac-
tion. Les suites allaient être rapidement majeures. Certes, avant ce jour, date
de naissance de la mécanique quantique, il y avait eu des découvertes pré-
cursives. Sans les citer toutes, on peut retenir notamment que Wilhelm
Röntgen, en 1895, avait observé une nouvelle forme de radiation électro-
magnétique, les rayons X. En 1896, Antoine-Henri Becquerel avait décou-
vert la radioactivité. Les époux Curie avaient observé ensuite qu’existaient
différents éléments radioactifs dans la nature, et Ernest Rutherford annon-
çait que les substances radioactives émettaient deux types de radiations.
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