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LA CHIMIE ANCIENNE





                    La technologie chimique humaine est née au Paléolithique, lorsque de
               lointains ancêtres ont utilisé le feu pour faire cuire leurs aliments, et plus seu-
               lement pour les aider à se protéger du froid et des prédateurs. Leurs descen-
               dants ont appris ensuite à manipuler certaines matières, en modifiant leur
               consistance physique, puis chimique, avec ou sans chaleur. Ce qui les a ren-
               dus plus productifs, à partir du Néolithique, lorsqu’ils ont développé l’agri-
               culture et la sédentarité, impliquant une spécialisation technique croissante.

                 Là, en plus d’améliorer sa capacité à cuisiner, et à conserver sa nourri-
               ture, l’Être humain a commencé à appliquer des biotechnologies de fermen-
               tation,  notamment  alcoolique,  pour  obtenir  des  vins,  des  bières,  des  li-
               queurs. Il a appris la chimie des matières colorantes, ce qui a servi aussi au
               développement de sa sensibilité esthétique, appliquée dans le domaine de
               l’habillement, et dans le domaine artistique. L’Homme néolithique a appris
               ensuite à manipuler chimiquement des silicates, pour en obtenir des verres
               et les façonner. Les premières recettes écrites de vitriers remontent au deu-
               xième millénaire avJC, alors que l’art de la céramique avait atteint déjà un
               bon niveau technique et esthétique.
                 En outre, l’Homme a commencé à développer une première forme
               de métallurgie, en apprenant à fondre et à travailler quelques métaux,
               comme l’or et le cuivre, qu’il trouvait dans la nature à l’état natif. Mais de
               nombreux autres métaux ne se trouvaient pas facilement à l’état natif, et
               gisaient plutôt sous la forme de minerais oxydés, et liés à d’autres élé-
               ments. Les processus d’extraction des minerais (oxydes et/ou sels) et de
               réduction du métal à l’état pur étaient longs et complexes, et les succès de
               la métallurgie humaine antique ont donc été obtenus par étapes, pendant
               une longue période, après beaucoup d’essais et d’erreurs. Le bronze, par
               exemple, a résulté d’une technique métallurgique rudimentaire, en ce sens
               que le peu d’attention portée en ces temps à la purification des minerais
               avait conduit à fondre, ensemble, des minerais de cuivre et d’étain.




               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      253
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