Page 51 - De la grande crise à la grande purge
P. 51
Marc CARL De la grande crise à la grande purge
Une telle synergie autocorrigée a de fortes probabilités de succès, malgré les diffi-
cultés du moment. D’autant mieux que, de manière pragmatique, pressentant un
inévitable choc sociétal, beaucoup de citoyens résistants se renforcent déjà en sa-
chant qu’en situation de crise, des stratèges militaires, politiques, révolutionnaires,
jusqu’à des simples particuliers révoltés, utilisent une même trame classique de con-
frontation, avec des prescriptions telles que
- avoir une bonne information sur leurs adversaires ;
- garder secrets leurs plans d’action, en donner si nécessaire de fausses apparences ;
- réunir discrètement des moyens d’organisation et d’action efficaces ;
- créer des liens (alliances et synergies) pragmatiques et opportuns ;
- exploiter les faiblesses adverses, tromper, saper, opposer, les forces adverses ;
- préserver stratégiquement des forces et des réserves fiables ;
- utiliser au mieux l’effet de surprise, être aussi mobile et réactif que possible ;
- rechercher le meilleur ratio coût/résultat de chaque action. (etc)
Ces résistants utilisent donc eux aussi ces recettes historiques, à plus forte raison
en pleine légitimité, alors que leurs adversaires en usent et en abusent contre
l’intérêt général humain. Enfin, beaucoup de ces citoyens-résistants savent que leur
victoire devra être parachevée par une vaccination sociétale régulant durablement la
conflictualité inter-humaine, après correction de l’épisode chaotique et violent causé
par les forces systémiques déstructurantes, qui ont notamment provoqué une néo-
tribalisation agressive de grande ampleur, qu’il faudra soigner par un fédéralisme
bien imbriqué et bien arbitré, dans une démocratie directe rendue non accaparable.
Dans ce sens, une prochaine étape correctrice majeure sera
la construction d’une vraie démocratie protectrice.
Car on a enfin compris par quels artifices les plouto-impérialistes prédateurs ont
forcé beaucoup d’Etats et de peuples à rendre librement marchandisables le plus pos-
sible de biens et de services, y compris ceux d’intérêt public, pour pouvoir les accapa-
rer au moyen de dettes et d’instruments financiers truqués, créés sans limites et sans
garantie, avec la complicité de décideurs politiques publics trahissant l’intérêt général.
Ces décideurs politiques complices ont effectivement verrouillé et manipulé des
moyens publics, constitutionnels, légaux, et réglementaires, qui auraient pu empê-
cher un tel pillage privé des biens communs. Ils ont contribué à affaiblir la réactivité
légitime de nombreuses forces sociales, par division, conflictualité multiforme, désin-
formation, et concurrence sauvage, sous couvert de lois scélérates.
Mais devant la ruine, le chaos, la violence, qui en ont résulté, une dynamique
correctrice naturelle pousse inévitablement de plus en plus de forces citoyennes à
vouloir reconquérir les droits et les moyens capables de protéger désormais
l’intérêt général humain contre toute nouvelle corruption ou prédation, avec no-
tamment un outil de légitimité puissant : la démocratie directe.
51