Page 41 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL               De la grande crise à la grande purge

               La réaction des ploutocrates prédateurs est donc de faire diminuer la popula-
            tion mondiale qui les intéresse le moins, tout en maintenant leur prédominance
            globale, et en réduisant en priorité leurs concurrents les plus gênants, permet-
            tant ainsi à quelques élites de certains États seulement de continuer à opérer
            un gaspillage lucratif dont l’impact écologique et sociétal serait supportable plus
            longtemps. Quand on sait que des experts officiels complices (à l'ONU) ont
            estimé que la population humaine planétaire moderne ne devrait plus excéder
            2 milliards d’individus, on peut mesurer l’importance de la réduction envisagée.
               Tout ceci a été organisé par ces prédateurs à l’insu des sociétés civiles concer-
            nées. Ainsi, pendant des décennies, l’accessoire étant substitué à l’essentiel, la
            plupart des opinions publiques mondiales ont été désinformées, détournées, pour
            ne pas réagir à l’exploitation qu’elles subissaient, et pour s’égarer dans des im-
            passes, par exemple avec des leurres tels que celui d’un réchauffement clima-
            tique anthropique incriminant le CO² (pourtant indispensable et bénéfique pour le
            biotope), ou celui d’une indépendance énergétique par les huiles et gaz de géo-
            fracturation, dont les inconvénients sont rédhibitoires et les stocks limités.
               Ce conditionnement désinformateur intense a empêché ou dilué l’expression
            d’une intelligence collective correctrice. Tant qu’il reste dans le moule psycho-
            social de cette pensée faussaire, et qu’il subit la
            mise  en  scène  crapuleusement  médiatisée  qui
            l’accompagne,  le  cerveau  collectif  citoyen  visé
            tend  à  être  influencé,  reprogrammé,  par  des
            images et des modèles qui détournent ses com-
            portements, dans l’intérêt de ceux qui profitent du
            système prédateur, mais pas dans l’intérêt géné-
            ral humain, ni dans l’intérêt public, ni dans l’intérêt des citoyens honnêtes.
               En outre, même si une minorité consciente comprend les risques et veut éviter
            le désastre programmé, elle n’a alors plus assez de moyens d’action pour mobi-
            liser  et  appliquer  opportunément  une  réaction  correctrice.  Car  l’organisation
            ploutocratique  dominante  a  fait  confisquer  et  détourner,  par  ses  séides  poli-
            tiques, les principaux moyens d’expression citoyenne, en Occident et ailleurs,
            pour ne laisser agir que ceux qui profitent à ses intérêts. Un détournement parti-
            culièrement vicieux a été, surtout depuis le 19  siècle, d’imposer un modèle de
                                               ème
            démocratie  indirecte,  improprement  qualifiée  de  représentative,  plutôt  qu’une
            démocratie directe, pourtant plus fondamentalement équitable et légitime.
               La fausse démocratie prétendue représentative impose aux citoyens de devoir
            s’exprimer  indirectement,  par  l’intermédiaire  de  représentants  élus  parmi  une
            pseudo-élite sponsorisée de politiciens carriéristes, privilégiés et irresponsabilisés.


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