Page 37 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL De la grande crise à la grande purge
Elles sont exposées de manière explicite dans le corpus culturel de l’éco-
humanisme, phénomène sociétal adaptatif, intrinsèquement structurant et cohésif.
L’appellation classique "humanisme" avait été utilisée depuis le 19 siècle
ème
pour caractériser l’humanisme de la Renaissance européenne et du Siècle des
Lumières. Mais les fondements de ce courant de pensée étaient déjà exprimés
philosophiquement depuis le 6 siècle avJC, dans la Grèce antique.
ème
Et ils se rattachaient à des racines culturelles, notamment indo-européennes et
ème
védiques, encore plus anciennes, depuis -au-moins- le 5 millénaire avJC. Ce
profond courant historique s’est perpétué, puis mondialisé, ayant profité aussi
d’apports asiatiques venus notamment du monde arabo-persique, et du confucia-
nisme, du bouddhisme, du taoïsme. Régulièrement actualisé au fil des siècles par
des penseurs de différents peuples, c’est devenu un patrimoine commun métacul-
turel de toute l’Humanité, et un puissant agent d’auto-cohésion sociétale.
Son expression moderne la plus aboutie, l’éco-humanisme, a situé cette
dynamique historique dans l’environnement le plus large possible, en met-
tant en évidence le processus exceptionnel de développement structuré et
cohésif que la Maison humaine autogénère par son intelligence collective.
En effet, alors que nos proches cousins primates ont une limite naturelle
de sociabilité qui les cantonne en groupes concurrents de petite taille, et que
même les derniers clans et tribus humains primitifs connus sur Terre
jusqu’au 20 ème siècle ne réunissaient chacun que quelques familles ou
quelques dizaines de familles, le développement de la Maison humaine
civilisée a reposé sur sa capacité à intégrer en synergie complémentaire de
plus en plus de structures socialisées. Elle s’est ainsi rendue capable
d’imbriquer, de coordonner, et de mutualiser, les forces d’un très grand
nombre d’Etres humains, par une organisation sociétale croissante, amélio-
rant notre intelligence, notre résilience, et notre puissance d’ensemble.
Cette adéquation, qui reste perfectible, résulte d’une expérience collective
toujours actualisée, corrigeant par nécessité ses erreurs, et capitalisant ses
réussites. La prise de conscience de cette exceptionnelle capacité socio-
culturelle structurante a révélé un grand projet naturel de développement et
de survie de l’espèce humaine, que l’éco-humanisme fait partager de mieux
en mieux par le plus possible d’esprits ouverts.
Cette base culturelle correctrice, bien expliquée dans les divers textes de
référence de l’éco-humanisme, alimente une volonté, une expression, une mobi-
lisation, politiques et spirituelles, capables de changer utilement le cours des
évènements sociétaux, et d’en atténuer les éventuelles conséquences néfastes.
Pour mieux pouvoir, mieux vaut savoir. MC (première
publication 28 avril 2011)
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