Page 34 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL               De la grande crise à la grande purge

                Car la plupart des fondamentalistes musulmans qui apportent partout le jihad
             islamique sont pilotés par des dirigeants de l’Arabie saoudite et du Qatar, eux-
             mêmes  téléguidés  et  protégés  par  les  USA.  Les  Frères  Musulmans  et  leurs
             clones constituent des réseaux de jihadistes-mercenaires contrôlés et aidés par
             les USA, le Royaume Uni, et Israël. Les principaux media d’information arabo-
             musulmans transnationaux sont nés sous l’influence d’agents occidentaux.
                Cette collusion sournoise, contraire à l’intérêt des sociétés civiles exploitées et
             des Etats visés, a permis aux ploutocrates anglo-américains d’imposer presque
             partout  leurs intérêts dans le domaine  économique et  financier, pendant qu’ils
             laissaient des théocrates associés imposer çà et là leurs intérêts dans le domaine
             socio-religieux (avec des connexes et une prévarication presque inimaginables).
                 Une telle duplicité anglo-américaine aggravant la précarité de la cohésion du
             bloc Occident-OTAN, les dirigeants américains ont voulu éviter une compensa-
             tion stratégique d’une mosaïque européenne continentale pouvant se restructu-
             rer en s’appuyant sur la Russie. Car une union pan-européenne, voire euro-
             asiatique, pourrait être profitable autant pour les Européens (UE) que pour les
             Russes  (CEI),  stratégiquement  complémentaires,  proches  sur  le  plan  ethno-
             culturel, et concernés par les mêmes enjeux géopolitiques.
                 Dans  leur  partie  de  poker  menteur,  une  tactique  des  dirigeants  anglo-
             américains a donc consisté à handicaper autant que possible les Russes, mais
             aussi les Européens, notamment en leur faisant supporter des charges de la
             pseudo-croisade anti-islamique, sachant que d’une manière ou d’une autre les
             aventures militaires ont jusqu’alors surtout profité aux USA, redynamisant oppor-
             tunément leur économie au détriment de la plupart des autres intervenants.
                Une alliance dans cette mauvaise croisade affaiblissant la cohésion européenne,
             l’Union Européenne ne pouvait en retirer, outre une perte de crédit diplomatique,
             que des troubles sur son propre territoire, en plus de sa charge de participation à
             la croisade en appui supplétif des USA. Cependant, la Russie a géré habilement
             l’activisme musulman provoqué, et a gardé une bonne capacité de mobilisation de
             ressources, pour contribuer à une future reconstruction pan-européenne, et euro-
             asiatique, profitables tout de même à un meilleur équilibre mondial.
                Une question reste alors posée : quelle que soit la nécessité de combattre une
             menace totalitaire telle que l’islam fondamentaliste et politisé, fallait-il le faire dans
             un tel contexte de mensonge, de déloyauté, et de fuite en avant, pour échapper à
             une faillite systémique frauduleuse, qui peut déboucher sur un autre ordre mondial
             inique, comme si l’on n’avait de choix qu’entre la peste ou le choléra ?
                Le scénario de l’aventure a pourtant été écrit, la pièce "la Grande Crise" a
             été produite et programmée, le décor a été mis en place, les acteurs ont ap-
             pris leurs rôles, les différents actes et scènes ont commencé à être joués.

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