Page 36 - De la grande crise à la grande purge
P. 36

Marc CARL               De la grande crise à la grande purge

                Ce système désastreux repose sur une concurrence sauvage, sur une accu-
             mulation et sur un pouvoir excessif de l’argent et du droit privés, sur une corrup-
             tion de la gouvernance démocratique et des mœurs, et finalement sur un chaos
             ingérable. Chacun de ces maux amplifie l’autre dans une réaction en cas-
             cade qui conduit inévitablement à un effondrement sociétal.
                 Mais en traitant efficacement et opportunément ces maux et leurs causes,
             on peut tout de même espérer en guérir, et s’en vacciner pour l’avenir.
                C’est pourquoi, pour pouvoir en guérir vraiment, en évitant que cela se
             régénère sous d’autres formes, la communauté humaine la plus large doit
             dès que possible mobiliser sa légitimité et son intelligence collective correc-
             trices, pour exiger et faire appliquer, dans chaque pays, puis mondialement :
              - 1/ Une rééducation civique, préalable à une démocratie la plus directe possible,
             où les mandats représentatifs et les pouvoirs exécutifs résultent d’un tirage au
             sort parmi des citoyens volontaires capacifiés*, avec des mandats courts non
             cumulables et non renouvelables, et avec des référendums d’initiative populaire,
             empêchant l’accaparement et l’abus des ressources par des intérêts particuliers.
              - 2/ Une répartition solidaire et équitable des ressources naturelles et sociétales,
             empêchant  la  misère,  avec  une  limitation  corrélative  des  excès  économiques
             privés,  évitant  l’accumulation  privée  excessive  d’argent  et  son  utilisation  pour
             abuser autrui et les structures collectives, notamment par des dettes artificielles.
             Ce qui implique plus généralement une stricte régulation publique de l’argent et
             des relations économiques au profit prioritaire de l’intérêt sociétal le plus large.
              - 3/ Une organisation arbitrale mondiale fédéralisée, imbriquant harmonieuse-
             ment  des  fédérations  régionales,  nationales,  et  internationales,  y  empêchant
             toute concurrence sauvage, ou conflictualité, contraires à l’intérêt général hu-
             main. Ce qui implique partout un rétablissement et
             un maintien rigoureux de la sécurité publique et de
             la protection collective, tout en assurant la préser-
             vation de la diversité complémentaire et de l’intégrité
             ethno-culturelle  historique  des  peuples  qui  n’agis-
             sent pas contre l’intérêt général de l’Humanité.
              -  4/  Une  convention  universelle  faisant  que  tout  modèle  sociétal,  religion,
             dogme, organisation, qui hors des cas de réaction ponctuelle légitime en dé-
             fense des droits et devoirs fondamentaux, provoque la violence et le conflit
             entre Êtres humains, par ses principes ou sa pratique, soit strictement interdit
             et rendu non transmissible.
                De  telles  revendications  peuvent  fonder  l’action  d’un  grand  mouvement
             politique rénovateur, mondialement coordonné dans l’intérêt général humain.

                                           36
   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41