Page 20 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Mise en perspective ainsi, car notre Terre d’origine ne sera pas
notre demeure pour toujours. Notre science nous a appris qu’elle
finira détruite, brûlée par son Soleil, lequel s’éteindra ensuite dans le
grand froid cosmique universel. L’Humanité devra donc préventive-
ment s’en aller bien avant ce terme, pour s’installer à l’abri ailleurs, de
plus en plus loin. Et elle aura évidemment besoin de toutes ses forces,
de toute son intelligence collective, pour réussir une telle prouesse
évolutive, avec une technologie à la mesure des défis à relever.
Beaucoup de nos vestiges ancestraux auront déjà progressivement
disparu, puisqu'en plus de l'érosion de surface, les plaques de la croûte
terrestre sur lesquelles nous vivons ont une durée moyenne d'environ
200 millions d'années, avant de se refondre peu à peu dans leur mag-
ma support. Sur Terre, d'une manière ou d'une autre, l'éternité, vesti-
giale ou vivante, est impossible à maintenir.
Comme s’ils pressentaient ce destin sans pouvoir encore l’exprimer
et le fonder scientifiquement, depuis des siècles, des penseurs ont
cherché à situer et à projeter de mieux en mieux l’Être humain dans
son environnement et dans sa société. Ils ont ouvert une voie que nous
suivons et que nous améliorons depuis, de génération en génération.
Cette projection intelligente dans l’environnement le plus large
reste un thème central de l’éco-humanisme moderne, induisant une
nouvelle philosophie du développement de l’Humanité dans son mi-
lieu de vie universel, depuis sa Terre d’origine.
Et cette projection dans notre environnement, par notre pensée
puis par concrétisation de notre pensée, nécessite de nous y situer le
mieux possible, au fur et à mesure de notre progression.
C’est pourquoi tous les moyens permettant de représenter
l’espace, le temps, et les phénomènes de notre environnement, en s’y
situant, et plus largement tout ce qui permet d’échanger et de mutua-
liser l’information nécessaire à l’efficacité des interactions humaines
avec cet environnement, y compris social et sociétal, tout cela doit
continuellement être perfectionné, publiquement partagé, et protégé
de toute corruption ou falsification. C’est une condition majeure de
notre progrès adaptatif moderne, donc aussi de notre bon dévelop-
pement évolutif, et par là, de la survie biologique de notre espèce.
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