Page 17 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Car de tous temps, dans les sociétés humaines insuffisamment auto-
corrigées, des arrivistes, des ambitieux, des prédateurs, ayant compris
comment tirer parti de la passivation et de l’imperfection du moment, ont
abusé des ressources et des structures collectives. Pour faire durer, et
accroitre, leurs pouvoirs et leurs richesses, ils ont maintenu le modèle
sociétal qui leur profitait, en s’affranchissant des règles et des contraintes
qui ne leur profitaient pas.
Une oligarchie accapareuse, laïque ou religieuse, a souvent pu dans
ces conditions se faire servir par des encadrants sociaux intermédiaires,
en officialisant des règles d’organisation qui favorisaient un fonctionne-
ment collectif coercitif, parfois dictatorial, mais plus souvent camouflé
en démocratie indirecte et/ou en normalité religieuse.
Une telle oligarchie confisque et s’approprie ainsi la force com-
mune structurée sans laquelle une majorité de la population ne peut
plus corriger opportunément les disfonctionnements sociétaux. Des
accidents, tels que des guerres, révolutions, ruines économiques ou
environnementales, peuvent provoquer l’éviction d’une telle minorité
abuseuse, mais une nouvelle oligarchie peut avoir tendance à recons-
truire tôt ou tard, à son tour, un système de gouvernance qui lui pro-
fite, en maintenant de nouveau une obéissance passivée de nombreux
soumis, tant que le formatage culturel général n’est pas assaini. Et cela
peut continuer ainsi, jusqu’au prochain accident.
C’est une carence évolutive qui a trop souvent handicapé le potentiel
d’amélioration collective réactive de l’Humanité, temporairement privée
dans ces conditions de l’apport moteur de nombreuses forces.
Or, la force collective organisée humaine, notamment dans sa forme
socialisée structurée, est la force vivante impactante la plus prodigieuse
connue, dont on ne peut même plus déterminer scientifiquement les
limites dans les conditions d’auto-développement global permanent
atteintes par notre espèce. Plus elle peut intégrer et réunir en synergie
d’êtres, de groupes, et de structures socialisées, plus elle devient puis-
sante, et capable de compenser l’entropie de son système.
A tel point que cette force doit être préservée et protégée de tout
détournement, corruption, ou abus interne, pour ne pas devenir un
handicap pour la survie et le développement de l’Humanité.
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