Page 23 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Oui, parce que notre Histoire nous rappelle que, tour à tour, des reli-
gieux, des guerriers, des marchands, des prolétaires, ont déjà voulu diriger
tout ou partie de la société humaine dans le sens de leurs intérêts particu-
liers. Mais leurs intérêts particuliers n’ont jamais pu satisfaire suffisam-
ment l’intérêt général. Après la faillite de la dictature du prolétariat, à
l’aube du 3 millénaire du calendrier occidental, la société mondiale a
ème
temporairement été mise en coupe réglée par ses pires agresseurs, des
ploutocrates prédateurs, qui ont réduit les êtres et les choses à une profi-
tabilité spéculative et marchandisée, provoquant de graves conflits.
Or, une catégorie sociale n’est pas encore suffisamment intervenue
dans la civilisation moderne comme référence exemplaire et arbitrale :
celle des sages, dont l’intérêt particulier est naturellement de servir
l’intérêt général. C’est une catégorie transversale ouverte à tous les Êtres
humains de bonne volonté, perméable à toutes les autres catégories, et
qui ne se limite pas à quelques notables médiatisés. Les vrais sages, pré-
sents partout, contribuent humblement à l’évolution de l’Humanité dans
le sens de son meilleur développement.
La sagesse est l’état de conscience d’un esprit sain tirant profit d’une
culture saine, bien apprise et bien comprise, et qui contribue en retour à
l’amélioration sociétale humaine. On ne naît pas sage, on ne devient pas
sage du jour au lendemain, on ne peut obtenir de diplôme de sagesse ;
la sagesse est un état d’esprit qui résulte d’un mûrissement personnel
intime suffisamment accompli.
Grâce à une culture saine bien assimilée, un sage authentique est une
personne lucide qui sait allier avec humilité la connaissance, la réflexion,
et l’intelligence, pour se déterminer et agir, de manière éthique, dans
l’intérêt général humain. Ce qui peut profiter à une bonne gouvernance
sociétale si une structure adéquate le permet, structure dont on peut
rappeler ici les principales formes historiques.
Depuis l’antiquité, parmi les formes théoriquement non dictatoriales
de gouvernance, on a principalement distingué la démocratie et l’oligar-
chie, la démocratie pouvant être appliquée sous une forme directe ou
indirecte, et l’oligarchie pouvant être appliquée sous des formes telles
que l’aristocratie ou la ploutocratie. Mais l’oligarchie pose problème, en
tant qu’organisation de gouvernance accaparable par une minorité élitiste.
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