Page 28 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



             Cependant,  jusqu’au  21  siècle,  les Êtres humains  n'avaient  pas
                                  ème
          tous  entièrement  perdu  leurs  mauvaises  habitudes  de  prédation  et
          d'appropriation de ressources. Ceux qui n'avaient pas reçu une éduca-
          tion  suffisante  à  cet  égard  manifestaient  encore  un  comportement
          égoïstement profiteur et violent, d'autant plus grave qu'il restait mené
          en esprit clanique ou tribal. La vieille formule prédatogène "prend tout
          ce que tu peux tant que tu le peux, ce qui est pris n'est plus à prendre",
          transmise  et  appliquée  depuis  la  nuit  des  temps  primitifs,  aurait  dû
          notamment  leur  être  davantage  expliquée,  publiquement,  dans  ce
          qu'elle avait de contraire à l'intérêt général de l'Humanité civilisée.
             Car le partage des ressources, la coopération, la limitation des prélè-
          vements et des impacts, l'harmonisation relationnelle, ne sont pas seule-
          ment des préceptes éthiques, ce sont aussi des nécessités pratiques deve-
          nues  incontournables  pour  la  survie  de  l'Humanité  moderne.  Il  faut
          désormais en convaincre tous les humains, dans toutes leurs structures
          collectives, et organiser une correction dans un cadre public officiel.
             Ce qui amène à instituer une solidarité inter-humaine réellement
          probante,  obligatoire  parce  que  nécessaire,  politiquement  et  publi-
          quement organisée parce que bénéfique pour tous. Un avantage ex-
          plicite mutuellement sécurisant justifie mieux l’exigence, pour tous les
          Êtres humains, du respect prioritaire d’un intérêt général supérieur,
          garant aussi de l’intérêt particulier.
             Ceci doit être consolidé en permanence, toute défaillance pouvant
          provoquer des dégâts. Notre dynamique évolutive nécessite une orga-
          nisation d’intérêt général, reposant sur une culture correctrice qui, aussi
          bénéfique  soit-elle,  n’est  que  latente  dans  l’esprit  humain ;  elle  y  est
          développée par éducation socialisée. C’est pourquoi, chaque fois que
          l’organisation régulatrice d’intérêt général se relâche ou faillit, et que
          l’empreinte culturelle du moment ne peut pas assez maintenir de cor-
          rection comportementale, certaines personnes et certains groupes ris-
          quent  de  revenir  à  un  fonctionnement  clanique  ou  tribal  probléma-
          tique, violent, qui reste encore plus ou moins en germe, çà et là, dans le
          comportement humain.
             Non seulement la ploutocratie, mais aussi les phénomènes mafieux,
          le nomadisme peu ou prou prédateur, le suprématisme ethno-culturel,
          certaines pratiques religieuses imprégnées d’esprit tribal, y contribuent.



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