Page 33 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Plus loin encore, les racines védiques
La pensée védique, multi-millénaire, a eu l’intuition d’un ordre cos-
mique et de sa substance caractérisés par l’unicité et l’intemporalité, déve-
loppés par analogie avec un œuf infiniment petit devenant un organisme
infiniment grand. C’est la plus ancienne pensée connue capable d’une telle
conception universelle corroborée par la science moderne.
Les premiers enseignements proto-védiques, de tradition orale, sem-
blent avoir été élaborés depuis le 7 millénaire avJC (dates calculées
ème
ultérieurement selon les positions et les relations des astres auxquels ils
font référence) et ils ont été compilés en livres, plus tard, à partir de 1700
avJC, par des indo-européens installés dans le nord de l’Inde. Les Vedas
semblent avoir exprimé une pensée avancée, hybridée entre la civilisation
semi-nomade dite scytho-pontique, et celle plus ancienne et sédentarisée
de l’Indus, avec notamment Mehrgarh (depuis le 7 millénaire avJC) et
ème
Harappa. Depuis le 5 millénaire avJC et la fin de la civilisation de
ème
l’Indus, des indo-européens ont investi de plus en plus de territoires
d’Europe et d’Asie (au détriment notamment des asianiques), jusqu’en
1000 avJC. De grands peuples localement sédentarisés ensuite, tels que
les Celtes, Germains, Slaves, Grecs, Latins, ou les Indiens du nord, les
Iraniens, etc, en sont des descendants ethno-culturels.
En suivant les déplacements géographiques des indo-européens, les
conceptions de type védique ont véhiculé une première expression ma-
jeure de réflexions philosophiques et scientifiques, hybridée entre de
grands ensembles en voie de civilisation sortant du néolithique. La pensée
grecque antique en a été une héritière exceptionnelle, qui les a améliorées
et relayées jusque dans l’Europe post-romaine. La pensée indienne, de son
côté, a conservé les Vedas écrits originaux comme base culturelle, et les a
déclinés de manière spécifique avec le Brahmanisme, l’Indouisme (corrigé
ensuite en partie par le Jaïnisme), puis indirectement avec le Bouddhisme,
et de là jusqu’au Zen et au Taoïsme.
L’éco-humanisme, qui profite de nombreux apports de la pensée
grecque antique, se rattache aussi par là à certaines racines védiques, et plus
généralement, à des racines venant des tout premiers processus de civilisa-
tion de l’histoire humaine, auxquelles il ne faut cependant pas se référer sans
précaution ou hors contexte pour caractériser l’éco-humanisme moderne.
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