Page 409 - eco-savoirs pour tous
P. 409
LA PHYSIQUE MODERNE
Malgré les contributions de J.B. Perrin, l’étude de la structure micros-
copique de la matière n'avait cependant pas encore remis en cause, au dé-
but du 20 siècle, tous les schémas classiques d’explication des phéno-
ème
mènes physiques. Et trouver les lois de ces phénomènes, y compris désor-
mais pour les particules les plus élémentaires, impliquait encore de recourir
à des principes de mécanique et d’électrodynamique, qui permettaient d'ex-
pliquer le mouvement de ces particules, par lequel un corps identifiable
suivrait notamment une trajectoire définie dans l’espace et dans le temps.
Dans cette approche, les objets de la physique classique étaient analogues
à des planètes, ou tout au moins, ils pouvaient être schématisés comme des
entités matérielles qui se mouvaient sous l’action de champs de forces.
À côté des corpuscules élémentaires (les électrons, les particules, etc.),
il y avait des radiations, comme la lumière, qui se propageaient sous forme
d’ondes. Mais dans tous les cas, les mouvements de ces objets élémentaires
étaient déterminés par leurs conditions initiales. En connaissant la ou les
lois applicables, certains chercheurs pouvaient alors espérer prévoir la tra-
jectoire future d’un corps, et ils pouvaient dans un certain sens la représen-
ter comme le déplacement de quelque chose dans l’espace et dans le temps.
Si des calculs probabilistes intervenaient, comme en mécanique statistique,
ou dans le cas des phénomènes de désintégration radioactive, on pouvait
considérer que ce n’était qu'un palliatif simplificateur provisoire, pour trai-
ter les systèmes trop complexes, compensant l’ignorance des circonstances
précises dans lesquelles se produisait le phénomène.
Or, tout comme la physique aristotélicienne et la physique cartésienne
abhorraient le vide, dans le même esprit, la physique classique abhorrait
le hasard. On ne pouvait pas y admettre facilement l’existence de phéno-
mènes échappant à toute loi, et intrinsèquement fortuits. En outre, dire
que tout objet suivait une trajectoire déterminée dans l’espace, impliquait
que l’on considérait le temps comme un paramètre distinct.
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 409