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LA PHYSIQUE MODERNE




                    Malgré les contributions de J.B. Perrin, l’étude de la structure micros-
               copique de la matière n'avait cependant pas encore remis en cause, au dé-
               but du 20  siècle, tous les schémas classiques d’explication des phéno-
                       ème
               mènes physiques. Et trouver les lois de ces phénomènes, y compris désor-
               mais pour les particules les plus élémentaires, impliquait encore de recourir
               à des principes de mécanique et d’électrodynamique, qui permettaient d'ex-
               pliquer le mouvement de ces particules, par lequel un corps identifiable
               suivrait notamment une trajectoire définie dans l’espace et dans le temps.
               Dans cette approche, les objets de la physique classique étaient analogues
               à des planètes, ou tout au moins, ils pouvaient être schématisés comme des
               entités matérielles qui se mouvaient sous l’action de champs de forces.
                 À côté des corpuscules élémentaires (les électrons, les particules, etc.),
               il y avait des radiations, comme la lumière, qui se propageaient sous forme
               d’ondes. Mais dans tous les cas, les mouvements de ces objets élémentaires
               étaient déterminés par leurs conditions initiales. En connaissant la ou les
               lois applicables, certains chercheurs pouvaient alors espérer prévoir la tra-
               jectoire future d’un corps, et ils pouvaient dans un certain sens la représen-
               ter comme le déplacement de quelque chose dans l’espace et dans le temps.
               Si des calculs probabilistes intervenaient, comme en mécanique statistique,
               ou dans le cas des phénomènes de désintégration radioactive, on pouvait
               considérer que ce n’était qu'un palliatif simplificateur provisoire, pour trai-
               ter les systèmes trop complexes, compensant l’ignorance des circonstances
               précises dans lesquelles se produisait le phénomène.
                 Or, tout comme la physique aristotélicienne et la physique cartésienne
               abhorraient le vide, dans le même esprit, la physique classique abhorrait
               le hasard. On ne pouvait pas y admettre facilement l’existence de phéno-
               mènes échappant à toute loi, et intrinsèquement fortuits. En outre, dire
               que tout objet suivait une trajectoire déterminée dans l’espace, impliquait
               que l’on considérait le temps comme un paramètre distinct.




               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      409
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