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Des expériences décisives furent effectuées entre 1908 et 1911 dans
               son laboratoire. Rutherford et ses collaborateurs, en effet, parvinrent à ob-
               server que les particules alpha, si on les faisait entrer en collision à une
               vitesse élevée avec des plaques métalliques fines, subissaient de grandes
               déviations, et étaient parfois réfléchies en arrière. La seule façon d’expli-
               quer  ce phénomène était de penser qu’elles étaient repoussées par des
               charges positives très concentrées, qui ne pouvaient être les sphères dif-
               fuses de Thomson. Ils en déduisirent que l’atome devait avoir un noyau
               positif très petit par rapport à ses dimensions globales.
                 Les recherches concernant le monde micro-atomique ne s’achevèrent
               évidemment  pas  là.  Quelques  mois  après  la  découverte  de  Röntgen,
               Henri Becquerel (1852-1908) avait observé des radiations émises par des
               composés de l’uranium. Marie Curie (1867-1934) et son mari Pierre Curie
               (1859-1906)  avaient  découvert  peu  après  d’autres  éléments  qui  émet-
               taient des formes de radiation semblables, le polonium et le radium (d’où
               le nom de radioactivité). Ces découvertes ont été exploitées dans d’autres
               laboratoires européens. Rutherford démontra en 1899 que la radiation de
               Becquerel était en réalité composite. Elle se composait de rayons alpha,
               qui étaient facilement déviés même par les petites épaisseurs de matière,
               et de rayons beta, qui étaient beaucoup plus pénétrants. Peu après, on
               découvrit également un troisième constituant, les rayons gamma, qui ap-
               paraissaient encore plus pénétrants. Ce n’est que dans les premières an-
               nées du 20 ème  siècle qu’il allait devenir clair que :
                 -  les  rayons alpha  étaient  des particules  relativement  lourdes  (leur
               masse était environ quatre fois plus importante que celle de l’atome d’hy-
               drogène) et qui avaient une charge positive égale au double de la charge
               élémentaire de l’atome d’hydrogène ionisé (la même charge qu’un élec-
               tron, mais de signe opposé) ;
                 - les rayons beta étaient de la même nature que les rayons cathodiques,
               c’est-à-dire constitués d’électrons ;
                 - les rayons gamma étaient en revanche des radiations extraordinaire-
               ment pénétrantes, dont la nature, comme au demeurant celle des rayons
               X, était encore peu connue, même si dans les deux cas l’hypothèse la plus
               communément admise était alors qu’ils utilisaient des formes de propa-
               gation analogues à celles de la propagation ultraviolette.
                 Ce n’est que plus tard, après 1910, que l’on constata que ces radiations
               avaient  une  nature  ondulatoire,  et  qu’elles  pouvaient  être  considérées
               comme des radiations électromagnétiques de longueur d’onde très courte.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      405
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