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Une occasion permettant de vérifier cette hypothèse fut l’éclipse du 29
               mai 1919 (on peut observer les étoiles derrière le Soleil seulement lorsque
               celui-ci subit une éclipse). Une équipe d’astronomes anglais effectua des
               observations et vérifia qu’effectivement, la position apparente des étoiles
               qui se trouvaient à ce moment-là près du Soleil s’était déplacée par rapport
               à celle que l’on devait observer normalement. La lumière était courbée par
               le champ gravitationnel du Soleil. Einstein devint ainsi un symbole du gé-
               nie scientifique. Mais il allait devoir partager son aura.
                 Car à la fin du 19  siècle, une autre découverte très importante avait
                                ème
               été effectuée, dont le mérite revenait au physicien théoricien Max Planck
               (1858-1947). Cela marquait un  tournant dans la  description des phéno-
               mènes physiques, aussi radical que celui qui était marqué par la théorie de la
               relativité. Planck, spécialiste de thermodynamique, s’intéressait à l’émission
               et à l’absorption des radiations électromagnétiques par les corps chauffés.
                 Au fur et à mesure que la température d’un corps augmentait, il émettait
               des radiations d’une longueur d’onde toujours plus petite. Un radiateur
               émettait une radiation infrarouge non visible, une poêle  commençait à
               émettre même dans le champ du visible, et la couleur d’un métal incandes-
               cent devenait de plus en plus claire et intense au fur et à mesure que la
               température augmentait. En mesurant la lumière émise par le Soleil, il était
               possible de déduire que sa surface avait une température d’environ 5 500
               °C. Et à des températures plus élevées correspondaient des radiations de
               fréquences plus élevées (donc de longueurs d’ondes plus courtes).
                 L’objectif de Planck était d’expliquer ce phénomène à partir de l’hypo-
               thèse selon laquelle les radiations étaient émises et absorbées par les parti-
               cules élémentaires chargées qui formaient les atomes des corps. Il supposa
               qu’au fur et à mesure que la température augmentait, l’énergie se transférait
               à des particules dont la fréquence d'oscillation augmentait d'autant. Or, si
               l'on admettait, suivant la théorie classique, que chaque particule oscillante
               pouvait se mouvoir avec n’importe quelle quantité d’énergie, indépendam-
               ment de sa fréquence d’oscillation, on parvenait à des conclusions tout à
               fait absurdes et contraires aux données expérimentales.

                 La seule façon de résoudre le problème consistait à supposer que les
               particules  oscillantes  ne  pouvaient  recevoir  que  des  valeurs  discrètes
               d’énergie. Si une particule oscillait suivant une fréquence v, son énergie
               devait être proportionnelle à cette fréquence tout en étant un multiple
               entier d’un quantum élémentaire d’énergie. Et ce quantum était égal à la
               valeur d’une constante fondamentale.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      413
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