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En effet, Charles R. Darwin a pu établir en 1859 une solide théorie de
l’évolution des espèces, capitale dans l’histoire de l’écologie. Peu d’autres
savants ont autant influencé la perception de la nature au cours des 19 ème
et 20 siècles. Darwin considérait la nature comme un réseau de relations
ème
complexes, et il affirmait qu’aucun organisme ou aucune espèce ne pouvait
vivre indépendamment de ce réseau, où même les créatures les plus insi-
gnifiantes pouvaient influer sur la qualité de vie des autres espèces.
Dans ce cadre darwinien, les animaux essaient chacun de prendre une
place dans l’économie de la nature, et la sélection naturelle facilite la survie
de ceux qui sont le mieux adaptés. La pensée, les recherches et les réflexions
de Darwin ont influencé toute la recherche écologique qui a suivi.
Pour sa part, le botaniste danois Eugène Warming a été considéré lui
aussi comme un pionnier notable de l’écologie scientifique. Auteur de plu-
sieurs ouvrages, notamment en 1895 de ″L’écologie des plantes″, une in-
troduction à l’étude des communautés des plantes, il y aborde de façon
approfondie ce que l’on peut définir comme la base de l’écologie végétale.
Il y effectue une vaste révision corrélée des facteurs environnementaux,
avec l’influence de la lumière, de la température, de l’humidité et de l’eau,
sans négliger les propriétés chimiques et physiques du sol et les rétroactions
des plantes et des animaux sur le sol. Warming aborde les dynamiques et
les compétitions intra et inter-spécifiques, et il analyse les mécanismes
d’adaptation des espèces à leur milieu. Il insiste sur le fait que l’objectif de
sa recherche consiste à pouvoir démontrer scientifiquement que chaque
membre d’une biocénose est en rapport morphologique, anatomique et
physiologique avec les autres constituants du milieu dans lequel il vit.
Au cours du 20 ème siècle, l’écologie va s’affirmer de plus en plus
comme une science mature et bien définie. En 1913 naît en Angleterre la
première société scientifique d’écologie, rapidement suivie en 1915 par la
création semblable d’une société américaine. De nombreux écologistes
contribuent, par leurs études et leurs recherches, à mieux définir le do-
maine d’action et à approfondir davantage le fonctionnement des sys-
tèmes naturels, au cours de cette importante période de maturation. On
peut citer, parmi tant d’autres, Frederic Clements, Henry Gleason, Victor
Shelford, Charles Adams, Charles Elton, et René Dubos.
De nouveaux termes et concepts sont élaborés : la "succession" essaie
d’analyser les différentes phases d’évolution d’une communauté vivante ;
le "climax" identifie la phase théorique optimale d’évolution d’une com-
munauté biologique.
18 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL