Page 25 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL De la grande crise à la grande purge
En effet, même s’ils sont finalement vaincus, on peut craindre le pire dans
un tel affrontement, jusqu’à une destruction brutale d’une
partie de l’Humanité (déjà envisagée par leurs stratèges). Y
a-t-il moyen d’éviter ou d’atténuer un tel désastre ? Peut-
être, car le pire n’est jamais systématiquement certain, et
rien ne peut être écrit d’avance, dans un monde soumis à
l’aléa et à l’accident, mais où la volonté collective humaine
peut rectifier sa propre trajectoire si elle y met une impulsion suffisante.
Une impulsion correctrice russo-chinoise pourrait même permettre aux socié-
tés-support occidentales, avant qu’il ne soit trop tard, d’avoir un sursaut salu-
taire d’autoprotection, en se réappropriant leur légitimité décisionnelle confis-
quée par les lobbies ploutocratiques, et en survivant aux forces qui veulent les
corrompre ou les détruire, de manière ensuite à pouvoir, sans lâcheté, rejeter la
concurrence sauvage au profit de la coopération, et éviter un conflit violent
avec les autres grandes communautés mondiales qui ne les agressent pas.
Cela peut réussir, si c’est accompagné par une réforme sociétale adéquate,
visant notamment à instaurer une démocratie directe bien arbitrée, et à empê-
cher, et à rendre non transmissibles, tous comportements et dogmes, notam-
ment religieux, qui hors des cas de réaction légitime en défense des droits
fondamentaux et de l’intérêt général humain, incitent à la violence et au conflit
par leurs principes ou leur pratique. Et de même tous comportements socié-
taux opposés à la nécessaire cohésion globale de l’espèce humaine.
Les principes fondamentaux d’une telle réforme, qui ne s’arrêtent pas à ces
premières mesures, et qui concernent toutes les collectivités mondiales, sont
clairement intégrés au grand projet évolutif porté par l’éco-humanisme, héritage
de plus de 26 siècles de mûrissement d’un humanisme basé sur le pouvoir
salutaire de notre intelligence autocorrectrice collective, et sur l’indispensable
cohésion d’ensemble de la Maison humaine commune, avec comme principale
devise “construire, protéger, projeter, le meilleur de l’Humain“. Ce grand projet
peut être la clé de la survie de notre espèce civilisée.
Surtout s’il peut contribuer à empêcher le système ploutocratique dominant de
continuer à affaiblir, à désorienter, démotiver, les résistances à sa prédation, et
particulièrement les résistances restructurantes et mobilisatrices, citoyennes ou
d’Etats. Toutefois, les pires moyens étant utilisés par ce système, avec notam-
ment une saturation de tromperie, de violence, de désinformation, de chaos, les
premiers résistants devront rester prudents, sachant que les plus restructura-
teurs et incitatifs d’entre eux risquent d’être violemment pris pour cibles.
MC (première publication 21 février 2011)
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